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 Robert Drucker a 81 ans mais seulement sur le papier. Le culturiste, déjà champion d'Europe, va concourir aux mondiaux de développé couché. Objectif : 100 kilos. Rencontre.

Robert Drucker : 81 ans, et un record à 95 kilos au développé couché

Une voix chaude et des yeux qui rient. Sur le papier, Robert Drucker a 81 ans, mais son physique a tous les atouts d’un jeune homme, charme et enthousiasme compris. Un personnage dont la poitrine est aussi généreusement bombée que son verbe et qui ira chercher en septembre prochain un troisième titre au développe couché. Mondial cette fois, après avoir emporté le français et l’européen. A 81 ans, Robert Drucker, recordman d'Europe dans la catégorie 9, est toujours capable de soulever plus de 95 kilos et pour l’automne prochain, il vise même les 100 kilos : "Pour l'instant je m'entraîne avec du 98 kilos".

Ce professeur de sport, enfants de parents polonais a pourtant rarement gouté la compétition. Ce sont ses amis, ceux qu’il entraîne dans une salle sport du 18e arrondissement de Paris où il est coach bénévole, qui l’ont convaincu d’y aller. "Dans ma salle, j’ai toujours battu les petits jeunes au développé couché, sauf peut-être depuis un ou deux ans. Ce sont eux qui m’ont convaincu d’aller faire des championnats. Ils m’ont dit qu’ils s’occuperaient de tout", raconte-t-il avec une pointe de malice. Et pour cause, Robert Drucker c’est aussi un compte Instagram et une page Facebook  Coach Robert, avec notamment des t-shirts à vendre. L’argent récolté doit lui permettre justement de financer les compétitions auxquelles il participe.

Celui qui affectionne particulièrement le ski a toutefois dû se résoudre à arrêter le tennis à cause d’un pépin au niveau du talon d’achille. "J’ai donné toutes mes raquettes à mon petit-fils, il était ravi. Je n’ai jamais eu de problème de santé sérieux", ajoute Robert Drucker. Il compense la raquette par le vélo, plus d'une quarantaine de kilomètres tous les samedis matins.

Pourtant le sportif, qui a par ailleurs bien connu Serge Nubret Robert Duranton, a vu nombre de ses amis du culturisme tomber les uns après les autres. C’est avec un soupir lointain et hanté qu’il évoque les ‘’produits’’. "Dès les années 70-80 ça a commencé à se vendre sous le manteau. Les gars qui prenaient ça, on les repérait tout de suite. Ils ne voulaient pas se doucher parce que le premier signe, c’est de l’acné dans le dos. Moi je n’ai jamais voulu en prendre, ce n’était pas naturel", ajoute-t-il avant.

Un aspect parmi d’autres qui peut peut-être expliquer la bonne santé qu’il affiche aujourd’hui malgré un âge qui reste pour beaucoup synonyme d’un physique déclinant. De secret de longévité, Robert Drucker assure ne pas en avoir, mais il confie tout de même : "Je mange des produits frais surtout, pas trops gras, pas trop salé, équilibré. Je ne fume pas, je ne bois et je ne me suis jamais drogué". Sauf au sport et aux copains peut-être…