Mes sincères condoléances : les anecdotes à mourir de rire d'un croque-mort © Istock/ledwellIstock
Après avoir publié deux recueils d'anecdotes drôles et croustillantes sur son métier de croque-mort, Guillaume Bailly vient de publier aux éditions de l'Opportun intitulé Mes sincères condoléances, l'intégrale, un livre regroupant de nouvelles anecdotes ainsi que toutes celles des deux précédents ouvrages. Planet vous propose d'en découvrir quelques-unes.
Sommaire

Mauvaise réputation 

Un homme entre dans l'agence de pompes funèbres et se dirige vers la première personne qu'il voit.

- Pardon, Monsieur, est-ce que vous savez où je pourrais trouver un magasin de spiritueux, ou une cave à vins ? 

- Désolé, Monsieur, je ne sais pas, répond le croque-mort. 

- Zut. Pourtant ma femme m'a dit : "Va voir les croque-morts, ils savent toujours où se trouvent les boutiques d'alcool. 

Le sens de la formule

- Chéri, demande l'épouse du croque-mort, j'apprécie que tu conduises prudemment, mais un peu plus vite, ça serait possible ? Je vais rater le train pour aller voir ma mère.

- Non, ce n'est pas possible, je suis de permanence. 

- Oui et alors ? 

- Alors ? Si on a un accident et qu'on se tue, c'est moi que les gendarmes vont appeler pour venir nous chercher.   

Erreur sur la personne 

Un jour, l'auteur et un assistant funéraire sont appelés pour enlever un corps dans une maison. 

C'est l'automne, la nuit est tombée, il fait froid, ils errent un peu avant de trouver l'adresse. C'est une vieille bâtisse bretonne et les deux hommes entrent directement dans la pièce principale où seule une ampoule jaune dispense une lumière chiche. Un coin cuisine, avec un poêle à bois, une table, un buffet et un lit, dans lequel on devine une silhouette. 

Après avoir présenté leurs condoléances à la famille, les employés des pompes funèbres informent qu'ils vont installer leur matériel. Ils entrent le brancard, y installent une housse de corps, enfilent leurs gants, le tout sous le regard de la famille silencieuse, et enfin, ils le tournent vers le lit afin de saisir le client, une petite vieille toute menue enfouie sous une couette épaisse. 

- Excusez-moi !

Ils se tournent vers l'homme qui les a interpellés et qu'ils ont identifié comme étant le fils aîné. Il poursuit : 

- Je crois que vous faites erreur, Messieurs. Là, c'est maman, elle dort. Le défunt, c'est papa, il est dans la pièce d'à côté. 

En musique 

Lors d'une cérémonie civile, le croque-mort se penche vers son collègue. 

- Rappelle-moi, de quoi est-il mort déjà ? 

- Lui ? Il s'est défenestré.

Pendant ce temps, les hauts-parleurs continuaient de diffuser la chanson choisie par sa famille : "I believe I can fly." 

Erreur à la cérémonie 

La cérémonie civile vient à peine de commencer. Un couple entre précipitamment dans la salle de cérémonie, remonte l'allée en prenant un air contrit, dépose une fleur sur le cercueil. Soudain, la femme regarde autour d'elle, puis demande au maître de cérémonie : 

- Pardon, ce ne sont pas les obsèques de madame X ? 

Rapides comme l'éclair, ils récupèrent leur fleur sur le cercueuil, mais d'un pas beaucoup plus rapide, dans le silence médusé de l'assistance. 

Un problème de taille 

Pendant une remise d'urne avant l'inhumation au cimetière, tout le monde se taisait religieusement quand soudain la veuve se tourna vers le croque-mort : 

- Vous êtes sûr que c'est mon mari ? 

- Ah oui, Madame, sûr et certain, je l'affirme, l'assure.

- Il y a le nom écrit dessus ? 

Il tourne l'urne, lui montre la petite étiquette. Elle hoche la tête, l'air pensive. Non, il y a manifestement quelque chose qui la tracasse. C'est ce que lui dit son fils, qui la sent aussi préoccupée. 

- Il y a un problème, maman ? 

- Et bien, je n'ai pas l'impression que c'est ton père. 

- Maman, le monsieur a déjà expliqué que c'est bien lui, que c'est sérieusement contrôlé. Pourquoi t'inquiéter ? 

- Et bien... En fait, je le voyais plus grand...

A méditer 

Discussion dans une soirée.

- Moi je fais de l'évènementiel ! 

- Ah bon ? Ça a l'air intéressant ! Tu fais quoi au juste ? 

- Et bien, je discute avec l'organisateur de la soirée pour cerner son projet, j'obtiens toutes les autorisations nécessaires auprès des autoritées, et enfin, je coordonne les moyens logistiques et humains pour organiser l'évènement. Et toi, tu fais quoi ? 

- Moi, je travaille aux pompes funèbres. 

- Tiens, c'est original. Et ça consiste en quoi ? 

- Je fais exactement la même chose que toi. 

Les irracontables du croque-mort 

"Je suis venu les mains vides. Après tout, on fait des cadeaux à la naissance, mais le bébé s'en fout, c'est la famille qui est contente. Pareil, on amène des fleurs aux enterrements, mais le défunt s'en fout, et sa famille, ben je ne les aime pas".

*** 

- Bonjour Monsieur, mon mari vient de mourir.

- D'accord. Vous semblez bien le prendre. 

- Pourquoi vous dites ça ? 

- Vous gardez le sourire.

- C'est le botox, abruti ! 

***

"T'as connu le père Chombier ? Il a habité toute sa vie en face du cimetière. Maintenant, il habite en face de chez lui."