Placement insolite : faut-il vraiment parier sur l'eau ?IllustrationIstock
Investir dans l'eau peut s'avérer très rentable. Pour autant, avant de se lancer il importe de faire attention à quelques étapes importantes.
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Pourquoi l'eau pourrait vous rapporter beaucoup

Vaches, parmesans et autres vins… Les placements insolites, en lien avec l'alimentaire ne manquent pas. Certains ont d'ailleurs été évoqués dans nos colonnes. Pourtant, il en est encore d'autres, rappelle Capital ! C'est notamment le cas de l'eau. Aussi appelé "or bleu", ce liquide essentiel à la vie constitue un investissement en bourse peu dangereux mais qui rapporte pourtant "gros".

Et pour cause ! Le secteur économique du traitement de l'eau et de sa distribution sont promis à une importante croissance, souligne le mensuel spécialisé en économie. "Dans les pays émergents, la consommation d'aliments carnés, qui nécessitent plus d'eau que les céréales, est en plein essor. Et la production industrielle, qui représente 20% de la consommation d'eau, grimpe sur la durée", indique pour eux Hervé Thiard, responsable France et Benelux chez Pictet Asset Management.

Par ailleurs, parce que le stock d'eau disponible est constant, il n'est pas possible d'augmenter la part de l'offre vis à vis de la demande, elle toujours en hausse. Et ce n'est pas tout ! Les nombreuses imperfections, couplées à des exigences de qualité sans cesse plus fortes, ouvrent un "boulevard de croissance", estime le titre de presse. "A ce jour, 2,3 milliards de personnes n'ont toujours pas accès aux services de base, à s'avoir l'accès à l'eau potable et le traitement des effluents. Et au rythme actuel d'investissement, 1,4 milliard n'auront toujours pas accès aux services d'assainissement, à l'horizon 2050", poursuit l'expert, qui évoque aussi l'avenir des technologies de contrôle. Ces dernières doivent encore relever de nombreux défis puisque "l'eau est un des principaux vecteurs de maladie". Mais comment investir dans ce secteur en apparence si prometteur ?

Investir dans l'eau : ce qu'il faut savoir

"En bourse, les valeurs aqueuses constituent effectivement des placements attractifs", confirme Philippe Crevel, macro-économiste, président du Cercle de l'Epargne. "Parce que la demande en eau s'accroît avec le temps et que l'offre reste la même, les actions des sociétés qui sont chargées de son traitement et de sa distribution sont donc très demandées. Elles ont un potentiel de croissance très important, ce qui explique pourquoi elles peuvent parfois sembler si cher", résume le spécialiste.

Et lui de lister les conseils importants à suivre avant d'investir dans une entreprise de ce type : "Comme toujours, il s'agit d'abord de s'assurer de la santé financière de la société. Peu importe les opportunités offertes par le secteur si l'entreprise dans laquelle vous voulez placer votre argent est rongée par les dettes. Veolia, par exemple doit composer avec un passé compliqué". "N'oublions pas non plus qu'investir dans l'eau ne se limite pas aux sociétés traditionnelles de traitement ou de distribution. Cela peut aussi vouloir dire porter son regard vers des entreprises de l'agro-alimentaire comme Danone ou Nestlé", assure-t-il encore.

Le contrat d'assurance vie constitue une bonne façon d'investir dans l'eau, puisqu'il permet de passer par des unités de comptes et donc de rester fidèle au principe de diversification de ses placements, souligne pour sa part le site spécialisé Netinvestissement, qui conseille aussi d'investir son épargne dans des fonds thématiques, pour "créer de la valeur dans la durée".

Que faut-il attendre d'un investissement dans l'eau ?

"Investir dans l'or bleu, c'est investir sur un marché estimé à plus de 800 milliards d'euros", annonce d'entrée de jeu Netinvestissement, pour qui passer par le fond thématique Pictet Water, également cité par Capital, facilite considérablement le placement de son épargne. Il serait même possible, affirme le site spécialisé, d'atteindre des rendements supérieurs à 9% à l'année.

Et Netinvestissement d'ajouter que l'indice de référence étant environ deux fois inférieur, il est légitime de penser que "le secteur de l'eau croît plus vite que la croissance mondiale".