Coronavirus : une transmission par l’air bel et bien possible ?IllustrationIstock
La question ne cesse de faire débat. De multiples travaux laissent pourtant penser que le virus est transmissible dans l'air ambiant. Qu'en est-il alors ?
Sommaire

Info ou intox : le virus peut-il oui ou non se transmettre par l’air ? La question est prise très au sérieux par les chercheurs des centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Ils pourraient bien inciter la population américaine à porter des masques de protection au vu des récents résultats : le SARS-CoV-2, le virus entraînant le Covid-19, se propagerait aussi dans l’air ambiant, par les aérosols, rapporte le magazine américain Science.

Si l’on pensait jusqu’alors que le virus se répandait principalement par de grosses gouttelettes projetées par la toux, les éternuements ou les postillons, de nouveaux rapports émettent une autre possibilité : le coronavirus se disséminerait également dans l’air et les aérosols, nuages de gouttelettes microscopiques, invisibles à l’œil nu.

Coronavirus transmissible dans l’air : des preuves définitives ?

Toutefois, l’ensemble des travaux menés sur le sujet n’apporte pas de preuve formelle. Ils semblent en revanche tous "confirmer l’hypothèse de l’aérosolisation du virus lors de la respiration", note le magazine américain. Il cite d’ailleurs un courrier signé par Harvey Fineberg, membre de l’Académie nationale des sciences américaine et adressée à Kelvin Droegemeier, responsable du Bureau de la politique scientifique et technologique à la Maison-Blanche.

Les recommandations données à la population pourraient-elles alors changées ? Les gestes barrières et la distanciation sociale suffisent-elles réellement à nous protéger ? Dans le cas où cette hypothèse venait à être confirmée, des changements de stratégie devront être pris très rapidement.

Coronavirus dans l’air : comment se prémunir ?

Tout pourrait être chamboulé par une telle nouvelle. Jusqu’à présent, différentes études avancent que les grosses gouttelettes (provoquées par la toux, éternuement ou postillons) circulent en moyenne à moins de deux mètres d’une personne malade, avant de retomber par gravité.

Il existe alors deux voies d’infection possibles : inhalation des postillons ou contamination via les surfaces sur lesquelles se sont posés ces dits postillons. Elles sont en effet ensuite touchées par les mains qui sont à leur tour portées au visage (bouche, nez, yeux). Ici, les gestes barrière et la distanciation sociale permettent de limiter les risques.

En revanche, si comme l’avance un récent rapport du New England Journal of Medicine, le virus reste dans l’air ambiant durant plusieurs heures, s’en protéger serait bien plus difficile, indique Le Temps.  Que faudrait-il alors faire ? 

Les équipements du personnel soignant source potentielle de transmission ?

Blouses, surblouses, charlottes… D’autres études rapportées dans la lettre alertent sur les équipements de protection du personnel soignant. Ils pourraient en effet être une source potentielle de transmission. Ces travaux, établis par une équipe de l’Université de Wuhan (mais en attente de validation et de publication) précisent que lorsque les équipements sont enlevés, le coronavirus pourrait se repropager dans l’air.

L’ensemble de ces différents éléments convergent donc vers une possible contamination par les aérosols, selon l’académie américaine. Le port du masque chirurgical sera-t-il alors généralisé afin de limiter l’hypothétique formation de nuages infectieux ? Les particules ne sont-elles pas trop petites pour infecter l'homme ?

Transmission du coronavirus par l'air : le débat continue

"Le fonctionnaire de l’État fédéral a averti que les directives n’avaient pas encore été finalisées et que la Maison-Blanche restait susceptible d’amender les recommandations proposées", indique le site spécialisé dans les questions de santé Stat.

Le virologue britannique Jonathan Ball tempère également les faits annoncés : "Si le virus se propageait très facilement à cause de la présence d’un petit nombre de virus "flottants" sous forme d’aérosols dans le vent, nous nous attendrions à ce que le nombre moyen de personnes contaminées par un individu infecté soit très élevé. Ce n’est pas le cas".

De son côté, ce mercredi 1er avril, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus a de nouveau déclaré : "Le débat continue de faire rage sur le bien-fondé de porter un masque dans la vie courant. L’OMS recommande l’utilisation de masques médicaux par les personnes malades et par ceux qui s’occupent d’elles".