Le Premier ministre a expliqué que les absences d'élèves seront tolérées ces jeudi 17 et vendredi 18 décembre pour permettre l'auto-confinement avant les fêtes en famille. Une recommandation qui suscite la colère des parents d'élèves et professeurs et entraîne des rumeurs sur une possible fermeture des écoles après les vacances de Noël pour éviter une hausse des contaminations.

Alors que Jean Castex a suggéré ce mardi 15 décembre que les enfants qui le peuvent n'aillent pas à l'école jeudi et vendredi afin de limiter les risques de contamination à Noël, reprenant à son compte une recommandation du Conseil scientifique, l'incompréhension monte chez les parents d'élèves et les professeurs.

"Jeudi, vendredi ou même samedi matin pour certains établissements, il y a des examens prévus, on ne va pas tout annuler comme ça", s'insurge notamment Florence Delannoy, secrétaire générale adjointe du SNPDEN (principal syndicat des chefs d’établissement) et proviseure d’un lycée à Lille, auprès de Sud-Ouest. Ghislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU, assure à Libération qu'elle voit de son côté dans cette recommandation une "rupture d’égalité entre les familles", puisque certaines vont pouvoir se permettre de garder les enfants à la maison alors que d’autres non. Sur Twitter, de nombreuses voix s'élèvent contre cette mesure soudaine d'auto-confinement des élèves. D'autres, moins nombreuses, s'interrogent déjà sur une possible prolongation des vacances de Noël et donc une fermeture des écoles à la rentrée pour éviter tout risque de contamination après les fêtes.

"En début d'année Blanquer disait que l'école était 'sans risques' mais là Castex incite les parents à ne pas mettre leur enfants à l'école jeudi et vendredi. Le gouvernement est rempli de contradictions c'est affreux...", s'insurge notamment un internaute. "Moi je ne comprends toujours rien. On m'a dit que nos élèves n'étaient pas contaminateurs. Aurais-je mal entendu ?", demande une autre avec ironie. Sous le pseudo Charivari, un Twittos interpelle directement le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer. "Monsieur, comme la rentrée est fixée au 4 janvier, serait-il possible de savoir dès maintenant si les journées de classe du 4 au 8 seront facultatives, pour que les enfants ne partagent pas à l'école les virus glanés pendant les fêtes ? Je demande", s'interroge-t-il.

Des cours à distance au retour des vacances ?

La France pourrait être tentée de suivre l'exemple des Pays-Bas et de l'Allemagne, qui ont prolongé les vacances de Noël afin dempêcher une deuxième vague épidémique. Les deux pays comptent profiter des vacances  pour instaurer une fermeture longue des écoles. Les élèves allemands passeront près d’un mois sans aller à l’école, du 16 décembre au 10 janvier, minimum, soit environ deux semaines de cours à suivre depuis son domicile. Si l’Académie nationale des Sciences avait prôné pour une extension des vacances scolaires durant cette période, les cours auront finalement lieu, mais à domicile durant les deux semaines supplémentaires.

Aux Pays-Bas, les vacances de Noël, qui sont prévues du 19 décembre au 3 janvier, vont être accompagnées d’une fermeture anticipée des écoles, qui seront fermées du 15 décembre au 19 janvier. Ce sont donc trois semaines d’école qui vont être supprimées aux Pays-Bas. Une recommandation qui pourrait apparaître légitime en France quand on sait que Jean-François Delfraissy, président du Conseil scinetifique, anticipe une reprise épidémique après le 10 janvier. Le déconfinement risque d'être compliqué.