Déconfinement : ce qui pourrait se dire au nouveau conseil de défenseAFP
La rentrée des classes approche et pourrait engendrer un allégement progressif des restrictions sanitaires en France. Pourtant, et parce que la situation sanitaire reste on ne peut plus fragile, le gouvernement peine visiblement à trancher.
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Déconfinera, déconfinera pas ? Emmanuel Macron s’était initialement engagé à mettre un terme aux mesures de restriction sanitaire à horizon de la mi-mai. Dorénavant, note BFMTV, le chef de l’Etat et ses ministres se montrent très prudents sur la question. La France pourrait-elle demeurer sous cloche plus longtemps que prévu ? C’est notamment de cela que les membres de l’exécutif devraient parler, ce mercredi 21 avril 2021, à l’occasion d’un nouveau Conseil de défense sanitaire organisé à l’Elysée.

La situation épidémiologique, c’est un fait, demeure très fragile. Tant et si bien que, pour les terrasses de cafés ou les restaurants, les ministres se contentent désormais "d’espérer" une réouverture à la date promise - la mi-mai -, poursuivent nos confrères. Ils s’interrogent peut-être moins, en revanche, au sujet de la rentrée des classes qui doit avoir lieu dans 5 jours, souligne Ouest-France. Elle pourrait d’ailleurs marquer le début de l’allégement des restrictions, insistent nos confrères. 

Pourtant, reconnaît Olivier Véran dans l’interview accordée au Télégramme, leur fermeture a considérablement aidé. "Il y a moins de nouveaux cas au quotidien, on était montés à 40 000, on est aujourd’hui aux alentours de 33 000 cas chaque jour", a-t-il déclaré.

Ecoles, restaurants… quel protocole sanitaire envisage le gouvernement ?

Pour l’essentiel, les Françaises et les Français souhaitent un "protocole strict" à l’approche de la rentrée de lundi. Ils sont 83% à soutenir l’idée, notamment "pour la définition des cas contacts", indique encore BFMTV sur la base d’un récent sondage réalisé OpinionWay pour le syndicat SNES-FSU. Comprendre ? Fermer les classes dès la première contamination constatée, plutôt que d’en attendre trois comme c’est le cas aujourd’hui. C’est d’ailleurs loin d’être tout ce qu’ils demandent : ils jugent aussi nécessaire, pour 79% d’entre eux, de fournir aux élèves des masques gratuits ou d’installer des détecteurs de CO2 ainsi que des systèmes d’aérations dans les salles de classes (75%). Enfin, 73% des sondés veulent aussi voir l’organisation d’opérations de tests régulières dans les établissements scolaires. Autant de souhaits qui nécessitent mécaniquement une importante logistique avant de pouvoir être mise en place… Sous réserve qu’Emmanuel Macron y soit favorable. Qu’en est-il, au juste ?

Ecoles, déconfinement… Qu’en pense le président ?

La question de l’école apparaît donc essentielle, au moins aux yeux des Françaises et des Français. Elle ne l’est sans doute pas moins pour l’exécutif, puisque le chef de l’Etat devra trancher à son sujet, durant le Conseil de défense sanitaire de ce matin. Au moins trois des questions travaillant la population devraient être abordées : la fermeture immédiate des classes en cas de contamination constatée, le déploiement des autotests directement dans les établissements scolaires et finalement la vaccination des enseignants, que soutiennent 79% des sondés.

C’est cependant d’être l’unique sujet à travailler Emmanuel Macron. Pourra-t-il encore tenir sa promesse et déconfiner selon le calendrier initialement fourni aux Français ? Rien n’est moins sûr aujourd’hui. "La levée des mesures de restriction pour lutter contre la pandémie de Covid-19 est encore en discussion", affirment en effet nos confrères. Jusqu’à présent rien n’est arrêté - sauf, peut-être, la réouverture progressive des collèges et des lycées à compter du 3 mai 2021 - et la situation épidémiologique ne semble guère engageante.

Si nécessaire, ainsi qu’il l’a expliqué auprès du Télégramme, le ministre de la Santé et des solidarités n’exclut pas la possibilité d’une levée de cloche territorialisée, en fonction des réalités locales de tout un chacun. Une piste également approuvée par Julien Denormandie, autre figure de la majorité.

Reste donc deux sujets primordiaux que le président de la République et ses ministres devraient discuter ce matin. Faudra-t-il s’attendre à une prise de parole d’Emmanuel Macron une fois qu’il aura tranché ? Ce que l’on sait.

Campagne de vaccination, quarantaine et prise de parole : à quoi faut-il s’attendre ?

Rien ne permet d’affirmer, en l’état, qu’Emmanuel Macron ou Jean Castex prendront la parole ce jeudi 22 avril, pour détailler le nouveau protocole prévu par l’exécutif. Au vu de la routine sanitaire qui s’est installée en Hexagone ce n’est pas improbable, certes, mais aucune annonce ne va en ce sens dans l’immédiat.Dans tous les cas, le chef de l’Etat devra d’abord s’interroger sur la campagne de vaccination dont il s’est récemment félicité de l’avancement, indique 20 minutes. La probable arrivée du vaccin produit par Johnson & Johnson - encore bloqué par l’absence de verdict des autorités sanitaires du pays - pourrait encore contribuer à l’accélérer. Le président de la République doit aussi trouver une façon de convaincre les Françaises et les Français d’accepter le sérum d’AstraZeneca

Reste ensuite le processus de quarantaine obligatoire pour tous les voyageurs en provenance du Brésil, du Chili, d’Afrique du Sud, d’Argentine ou de Guyane. Doit-il être élargi à l’Inde ? Comment sera-t-il mis en place et comment éviter que certains ne le contournent en arrivant, par exemple, depuis la Suisse ? L’exécutif a encore de quoi se gratter la tête, semble-t-il.