Comment la Corée a réussi à contenir le virus sans confinement ?IllustrationIstock
Longtemps l'un des pays les plus touchés par l'épidémie de coronavirus, derrière la Chine, la Corée du Sud a réussi à contenir la propagation de l'épidémie. Toutefois, ils n'ont pas eu recours au confinement pour stopper la contamination. Explications.
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Tous les pays n'ont pas la même façon de lutter contre une épidémie qui se propage sur son territoire. Le coronavirus qui se propage à travers le monde, depuis la ville de Wuhan, à partir du mois de décembre 2019, permet d'observer les différentes gestions de crises.

Ainsi, certains modèles semblent peut-être plus efficaces que les autres. En effet, on constate que les deux pays les plus touchés par le Covid-19 au début de la propagation, sont des nations asiatiques : la Chine et la Corée du Sud. Toutefois, ce sont également les deux seuls états à avoir réussi à inverser la courbe épidémique, précise BFMTV.

Moins de 100 cas par jour

La Corée du Sud est effectivement parvenue à stopper le nombre de morts sur son sol, à une vitesse étonnante. La chaîne d'information raconte ainsi que depuis lundi 16 mars 2020, le nombre de nouveaux cas identifiés est passé sous celui des patients guéris et autorisés à sortir de l'hôpital. Le pays a également franchi une barrière importante en abaissant ce nombre de nouveaux cas à moins de 100, depuis lundi 16 mars.

Mais comment a fait le pays pour stopper l'épidémie, alors qu'en France ou en Italie, le nombre de cas poursuit son augmentation, malgré la mise en place de mesures de confinement ? Aujourd'hui, ces deux états comptent tous deux, plus de morts que dans le pays asiatique : 2879 en Italie, 148 en France, contre seulement 91 en Corée, selon les dernières estimations de l'université John Hopkins aux Etats-Unis. La Corée n'a pas demandé à sa population de rester chez-elle, mais a tout de même réussi à contenir la propagation du Covid-19. Comment s'y est-elle prise ?

Des tests en grand nombre

L'hebdomadaire Le Huffington Post explique que "le pays a utilisé tous les moyens technologiques à sa disposition pour repérer les gens au stade précoce de la maladie". En effet, le gouvernement coréen a pris le parti d'effectuer des tests en grand nombre pour identifier les malades. Ce sont alors plus de 250 000 tests qui ont été réalisés sur des personnes présentant des symptômes, précise l'hebdomadaire.

Il indique également que de nombreux thermomètres thermiques ont été installés aux endroits où des cas avaient pu être observés. Par ailleurs, la mise en place d'applications demandant l'état de santé quotidien de la population a également participé à contenir l'épidémie dans le pays. BFMTV rappelle que "la France a de son côté choisi d'utiliser les tests de dépistage avec parcimonie", uniquement sur les personnes présentant les symptômes les plus graves.

Contrairement à la France, la Corée ne manquait pas de kits de tests pour contrôler sa population, ce qui lui a permis de vérifier la présence du Covid-19 sur une très grande part des résidents. Là-bas, "les kits de test ne manquent pas", explique la BBC. "Quatre entreprises ont été autorisées à les réaliser. Cela signifie que le pays a la capacité de tester 140.000 échantillons par semaine", poursuit le titre de presse britannique.

Conception de la liberté

La Corée du Sud a également mis en place un suivi très précis de chaque personne contrôlée positive au coronavirus, indique BFMTV. Cette méthode consiste à vérifier quelles sont les personnes qui ont été en contact avec le patient infecté, afin de les tester à leur tour, au plus vite.

"Ils ont été recherchés pour chaque contaminé quels avaient été les contacts, avec les caméras qui sont dans les rues. Donc on a pisté la vie privée des gens, on a remonté comme ça et ensuite on a isolé tout le monde, c'est extrêmement efficace", explique sur la chaîne d'information le professeur Gilbert Deray, médecin-chef à l'hôpital parisien la Pitié-Salpêtrière.

Ce dernier souligne que la France, et l'Europe plus largement, ne peuvent pas utiliser ces méthodes. Le problème est d'abord lié aux moyens que le vieux continent est en mesure de consacrer à cette surveillance... Mais aussi en raison de notre conception de la liberté publique. BFMTV, assure que le gouvernement coréen n'hésite pas à remonter les dépenses de cartes bancaires des citoyens ou à les localiser grâce à leurs téléphones. Difficile d'imaginer ce genre de mesures, en France, quand rester confiner une journée semble déjà un exploit pour nombre de citoyens.