Le Coucher de la Mariée : retour sur les coulisses du premier film érotique de tous les tempsIstock
En 1896, sortait "Le Coucher de la Mariée" du cinéaste français Léar. Un petit film en noir et blanc considéré comme la première œuvre à caractère érotique de tous les temps. Était-il déjà question de scènes sulfureuses à l'époque ? Planet vous dévoile ses secrets.
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Quelle était l’intrigue du premier film érotique ?

Il y a 125 ans, l’érotisme s’invitait pour la première fois en France. C’est en novembre 1896 que le cinéaste Albert Kirchner, plus connu sous le pseudonyme Léar, réalisait Le Coucher de la mariée. À l’époque, ce court-métrage en noir et blanc de sept minutes, produit par Eugène Pirou d’après le site Empire, était considéré comme le premier film érotique du genre, selon plusieurs médias en ligne.

Filmé au cinématographe, en plan séquence et cadrage en pied, Le Coucher de la mariée met en scène l’actrice du moment Louise Willy avec un comédien anonyme. Dans ce court-métrage grivois pour l’époque, ils incarnent un couple de jeunes mariés revenant de leurs noces. Arrivés devant le lit conjugal, le mari semble dévorer des yeux sa femme qui va exécuter un effeuillage intégral sous ses yeux… Enfin, c'est ce qu’il pensait.

Tout en jouant de ses charmes, la belle mariée l’ordonne de se cacher derrière le paravent pendant qu’elle se déshabille. Au fur et à mesure que la tension monte, elle enlève un à un ses vêtements alors que son époux ne tient plus en place sur son siège, essayant de jeter quelques regards furtifs. Un strip-tease très osé pour l’époque, qui aujourd’hui pourrait surtout vous faire sourire. La preuve en images.

À quoi ressemblait ce court-métrage à l’écran ?

Si Le Coucher de la mariée ne semble pas disponible au visionnage dans son intégralité, il suffit juste de 2-3 clics pour trouver quelques extraits vidéos sur YouTube. Si vous vous attendez à des images chocs et sulfureuses, vous risquerez bien d’être surpris. À la place, les images laissent place en réalité à l’amour, le romantisme et le désir. Le tout sur un fond musical d’un air du 19ème siècle.

À travers les images en noir et blanc, nos yeux se posent sur l’actrice Louise Willy vêtue de sa robe blanche, courtisée par son partenaire à l’écran. Ce dernier se montre galant en ôtant les chaussures des pieds de sa femme. Puis la mariée ordonne à son époux de se glisser derrière le paravent avant de s’effeuiller (presque) sous ses yeux. Alors qu’elle enlève tour à tour sa veste, sa robe, ses jupons et sous-jupons, puis son corsage, l’acteur très voyeur semble excité et ne cesse de s’éponger le front, ou encore d’entrevoir les courbes généreux de sa dulcinée.

Si le mystère reste entier concernant la suite du premier strip-tease de l’histoire du cinéma érotique, on pourrait penser que les minutes restantes dévoilent des scènes de nudité ou plutôt un effeuillage plus osé sans pour autant dévoiler le corps de Louise Willy. Une scène qui aurait vraiment pu choquer à l’époque.

Les adaptations du Coucher de la mariée

À l’origine, Le Coucher de la mariée serait l’adaptation d’une reprise d'une pièce éponyme qui aurait été donné à l’Olympia en 1895. Pour l’époque, l’actrice incarnant la mariée se dévoilait sur scène face au public, s’effeuillant jusqu’à apparaître en maillot de corps.

C’est dans un décor de théâtre similaire qu’est tourné le court-métrage de Léar l’année suivante. De quoi inspirer d’autres cinéastes comme Georges Méliès, qui a réalisé Après le bal en 1897. Par la suite, Le Coucher de la mariée aurait été adapté par le même réalisateur fin 1899 (avec Bleuette Bernonet dans le rôle de la mariée) et par Roger Lion en 1933.