Le projet de loi "boucherie" qu'Emmanuel Macron espère faire passer en douceAFP
Avec ce projet de loi, Emmanuel Macron entend apparemment travailler à sa réélection. Cependant, certains de ses cadres sont assez peu convaincus...
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Il s'agit avant tout de verdir son bilan. Et pourtant, ils sont nombreux, dans l'entourage d'Emmanuel Macron, à redouter jusqu'aux "fourches" que pourraient sortir les Françaises et les Français les plus mécontents. La crise des Gilets Jaunes, semble-t-il, demeure fraiche dans la plupart des têtes de l'exécutif. Le président, quant à lui, souhaite la mobilisation de ses troupes autour de la loi climat et résilience, indique Le Figaro. Cette dernière a récemment été présentée en Conseil des ministres, est née des travaux de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) et peine à convaincre jusque dans la majorité.

Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique et solidaire, évoque "une loi d'espoir" et des "solutions pratiques". Dans l'immédiat, on sait que le texte comporte 69 articles et que ces derniers sont supposés "faire entrer l'écologie dans la vie quotidienne des Français", poursuit le quotidien national. Il s'agit du deuxième plus gros de tout le quinquennat, après la loi Pacte. Et cela n'a rien d'anodin : il soulève un nombre considérable de thématiques, notamment sur les logements, l'agriculture, les transports ou l'énergie.

Qui Emmanuel Macron cherche-t-il à apaiser avec un projet de loi pareil ?

Si le président de la République est prêt à s'engager dans un combat pareil, lequel inquiète plusieurs de ses ministres et devrait débuter en mars, c'est parce qu'il entend définir la position de La République en Marche à l'égard de l'écologie. Faut-il être offensif ou pragmatique ? L'enjeu est clair : l'électorat urbain de centre gauche que se partagent encore LREM et Europe Ecologie-Les Verts.

Pourquoi les ministres d'Emmanuel Macron ont-ils peur de ce projet de loi ?

"Il faut faire attention. Quand on veut faire passer des mesures au forceps, on se retrouve avec des mecs qui sortent les fourches", rappelle l'un des conseillers d'Emmanuel Macron, interrogé par Le Figaro et dont le nom n'est pas communiqué. C'est qu'il existe d'ores et déjà plusieurs précédents : les Gilets Jaunes, certes, mais aussi les Bonnets Rouges.

Parmi les ministres les plus inquiets, Gérald Darmanin et Julien Denormandie se démarquent : ils ont longuement questionné Barbara Pompili, inquiets pour les propriétaires modestes et les éleveurs, qui pourrait faire les frais de la loi. "Chacun représente sa chapelle", croit savoir le ministère de l'Ecologie.

Projet de loi climat et résilience : une "boucherie" en vue ?

Nicolas Revel, directeur de cabinet de Jean Castex, a été très clair avec ses homologues : il s'agit, en public, de ne pas faire égard du moindre doute concernant le projet de loi. Particulièrement à Bercy. Pourtant, le message semble être difficilement passé du côté des cadres du parti présidentiel.

"Ça va être une boucherie", résume l'un d'entre eux, qui ne cache pas, en effet, son scepticisme à l'égard d'un certain nombre des mesures proposées. Ambiance...