Coronavirus : c’est quoi le facteur k ? AFP
Une faible partie des personnes infectées pourraient transmettre le Covid-19 à un plus grand nombre. Les chercheurs s'intéressent désormais au facteur k, un indicateur de dispersion du virus.
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Il reste encore un mystère pour les chercheurs. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus Covid-19 en décembre dernier, les scientifiques du monde entier tentent de comprendre comment le virus peut se transmettre aussi rapidement et ils élaborent des scénarios pour la suite. Un phénomène est particulièrement intrigant : celui des clusters. Comment expliquer qu’une seule personne positive puisse en infecter beaucoup d’autres en très peu de temps ?

Covid-19 : comment l’épidémie se diffuse-t-elle ?

Le taux de reproduction (R0) du Sars-Cov-2 est de 3 selon les épidémiologistes. Ces derniers se concentrent ainsi sur le nombre moyen de personnes qui peuvent être contaminées par une autre mais, comme l’explique Futura Sciences, ce R0 ne serait pas vraiment proche de la réalité. Auprès du magazine Science, le virologue américain Jamie Lloyd-Smith précise que, "la norme, c’est que ce taux de reproduction est de zéro. La plupart des gens ne transmettent pas le virus". Alors comment expliquer que le Covid-19 continue de circuler en France et dans de nombreux autres pays ? Pour répondre à cette question, des scientifiques se fient au facteur k, un indicateur de dispersion du virus.

Ce facteur k permet d’évaluer si le taux de reproduction (R0) du virus est homogène entre les malades. Comme le précise Sciences et Avenir, plus k est petit moins les contaminations sont homogènes. Cela signifie donc qu’un petit nombre de personnes est responsable d’une majorité de contaminations. En 2005, une étude publiée sur le SRAS dans la revue Nature stipulait que "les estimations du R0 au niveau d’une population peuvent masquer des variations individuelles considérables en matière d’infectiosité". À combien est le facteur k pour le Covid-19 ?

Covid-19 : la question du facteur k

Le Covid-19 est-il transmis par beaucoup ou peu de personnes ? Selon une étude de la London School of Hygine & Tropical Medicine, le facteur k du nouveau coronavirus serait de 0,1. "Ce qui veut dire que 80% des transmissions sont le fait de 10% des malades", concluent les auteurs de cette étude, cités par Futura Sciences. Si ces résultats sont avérés, alors il n’y a rien d’étonnant à ce qu’un rassemblement de quelques centaines de personnes puisse conduire à des dizaines et des dizaines de contaminations. Il suffit pour cela qu’un seul supercontaminateur, comme les appelle le site, soit présent. Ce résultat signifie également qu’une seconde chaîne de transmission peut ne pas se produire, à moins qu’une des personnes contaminées soit elle aussi un superpropagateur. Pourquoi certaines personnes diffuseraient-elles le virus plus que d’autres ?

Covid-19 : qui sont ces supercontaminateurs ?

Pourquoi certains malades sont-ils des supercontaminateurs ? Comme l’explique Futura Sciences, la charge virale joue un rôle important dans ce phénomène, car elle varie d’une personne à l’autre. Plus elle est élevée dans votre organisme, plus vous avez de risques de transmettre le Covid-19. Cependant, une plus grosse charge virale ne se traduit pas par un nombre plus important de symptômes, ce qui rend difficile l’identification des supercontaminateurs. Certains sont même asymptomatiques. Pour calculer le facteur k, les scientifiques doivent donc remonter la chaîne de contamination d’une personne infectée. Un processus compliqué, qui explique les difficultés à quantifier cet indicateur de dispersion.