Linky : portrait type des Français qui n’en veulent pasAFP
Le premier compteur Linky a été posé en 2015. Depuis, le dispositif d'Enedis continue de générer colère et mécontentement. Mais qui sont les Françaises et les Français qui refusent avec tant d'ardeur ce nouvel appareil ? Le Point livre des éléments de réponse.
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Coupure soudaine en cas de surconsommation ponctuelle, soupçons d'incendies mais aussi de vol de données... Les opposants au compteur Linky formulent de très nombreux reproches au nouveau dispositif d'Enedis, dont l'installation en France a débuté en 2015. D'aucuns cherchent d'ailleurs à s'en prémunir en barricadant leurs anciens compteurs tandis que d'autres attaquent l'entreprise en justice, l'accusant de surfacturation. Certains en font annuler la pose en plaidant l'électro-hyper sensibilité.

Cependant, indépendamment des raisons qui poussent les Françaises et les Français à refuser le compteur intelligent d'Enedis, une question demeure : qui sont-ils ? C'est à cette interrogation que Le Point a tenté de répondre avec l'aide du directeur du département opinion de l'Ifop, Jérôme Fourquet.

Gilets jaunes, gauchistes ou militants d'extrême droite... Qui sont les anti-Linky ?

D'abord, l'hebdomadaire revient sur les engagements pris par la plupart des élus qui affichent avec détermination leur conviction anti-Linky. En vérité, assure le journal, il s'agirait davantage d'apaiser la situation au sens de la commune plus que d'actes militants à proprement parler.

Ce qui, mécaniquement, trace une nette démarcation avec leur électorat : celui-ci, quand il se dresse contre le compteur intelligent, est généralement engagé politiquement. "Sans surprise, la France des anti-Linky se révèle moins macroniste que le reste du pays, puisque le candidat LREM y a recueilli des scores inférieurs d'environ 3 points à son résultat national", écrivent d'ailleurs nos confrères du Point.

Mais pour qui penchent-ils alors ? A en croire l'étude, ils sont avant tout de gauche, potentiellement écologistes, voire à tendance anticapitaliste. On y retrouve des électeurs de José Bové, du NPA, mais aussi de Jean-Luc Mélenchon. Les électeurs de Marine Le Pen, eux aussi, sont assez représentés parmi celles et ceux qui refusent le compteur.

Complotistes, anti-vaccins... Les anti-Linky cumulent-ils ?

L'étude réalisée par Jérôme Fourquet pour Le Point met en avant d'autres refus qui, géographiquement, correspondent aux zones géographiques qui s'opposent à l'installation du compteur Linky. L'hebdomadaire dénonce en fait une forme de complotisme qui, selon l'autrice Julie Monfort serait même "effroyable avec des amalgames entre l'amiante, Tchernobyl et le sang contaminé". L'écrivaine, qui a signé plusieurs ouvrages sur l'énergie, a assisté à de nombreuses réunions anti-Linky explique le titre de presse.

Dans le détail, les anti-Linky seraient aussi opposés aux vaccins, notamment en raison d'une défiance à l'égard des laboratoires pharmaceutiques.

Et si être Linky signifiait avant-tout être anti establishment ?

Pour Le Point cette opposition au compteur Linky porte les marques d'un autre combat, peut-être plus global. Il s'agirait avant tout de conjurer la "France d'en haut". Leur analyse des chiffres fournis par Jérôme Fourquet leur permet de conclure que "la dimension politique de cette fronde prime sur les préoccupations sanitaires ou de défense de la vie privée".

Pour mettre en valeur cette critique, le journal pointe le "terreau historique" qui a permis, dans les localités anti-Linky, l'émergence d'un militantisme aujourd'hui bien implanté.