Les grands centres pourraient bien être privés de déconfinement. Certains tentent alors de convaincre les préfets.
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"L’ouverture des commerces comprendra une exception pour les centres commerciaux qui ont une zone de chalandise qui va au-delà du bassin de vie et qui génère des déplacements et des contacts que nous ne voulons pas encourager". Sur ce sujet, le Premier ministre a été clair.

Lors de son discours devant l’Assemblée nationale mardi 28 avril, dédié au plan de déconfinement, Edouard Philippe a ainsi précisé que pour les grands centres "de plus de 40 000 m2", la décision reviendra au préfet. Les galeries marchandes des hypermarchés, plus petites, ne seront par ailleurs pas touchées.

Cela concerne ainsi une soixantaine de centres commerciaux en France, majoritairement détenus par Klépierre, qui en possède 12, et Unibail-Rodamco-Westfield, propriétaires de 16 d’entre eux.

Ces leaders dans le domaine, dont l’activité est nettement supérieure à la moyenne du commerce en France depuis des années – ils réunissent souvent les enseignes les plus performantes – pourraient ainsi être privés de reprise, le 11 mai prochain, rapporte Le Figaro.

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Centres commerciaux : leur technique pour convaincre les préfets

Accès aux visiteurs limité, marquage au sol, gestion des files d’attente, distribution de gel hydroalcoolique, port du masque obligatoire, contrôle de température… Klépierre assure qu’il "consacre son énergie à l’organisation de la réouverture" en mettant en place des "protocoles sanitaires précis". L’objectif est donc à présent de savoir convaincre les préfets de l’efficacité de ces mesures.

Le groupe Unibail-Rodamco-Westfield, confronté aux mêmes difficultés, n’a quant à lui pas divulgué sa stratégie pour séduire les préfets lors de la publication de ses résultats trimestriels.

La crainte du Conseil national des centre commerciaux

L’inquiétude du gouvernement se porte sur le fait que ces géants du commerce attirent des clients venus d'autres villes, départements ou régions. Or, selon les professionnels du secteur, personne ne fait plus de 100 kilomètres pour faire son shopping. "L'écrasante majorité des clients habite dans le bassin de vie", assure Jacques Ehrmann, président du Conseil national des centres commerciaux, dans les colonnes du journal Les Echos.

"La fermeture des grands centres va reporter la fréquentation ailleurs sur des sites moins préparés à recevoir du public", craint-il.

Centres commerciaux : des différences régionales

Les espoirs des mastodontes du commerce reposent dès lors sur les différences régionales, exposées par Edouard Philippe lors de son allocution sur l’après 11 mai. Celles se situant dans les zones "vertes", soit celles étant moins touchées par le nouveau coronavirus, pourraient faciliter leur réouverture.

Ainsi, En Occitanie, PACA, et dans le grand Ouest, les préfets pourraient peut-être se montrés plus conciliants. Un plan sanitaire strict devra toutefois être scrupuleusement respecté.

A Cannes, il semblerait cependant que ces grands centres restent fermés, pour une durée encore indéterminée.