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Dans un entretien accordé à Europe 1, dont Le Lab publie des extraits aujourd'hui, Jean-Louis Debré corrige Nicolas Sarkozy. Le président du Conseil Constitutionel réagit à son tour aux propos tenus par l'ancien chef de l'Etat lors de son interview.

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Si le statut de président du Conseil constitutionnel prévoit un devoir de réserve, il n’astreint cependant pas au mutisme. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Jean-Louis Debré n’apprécie guère l’argumentation de Nicolas Sarkozy concernant sa mise en examen. C’est dans le cadre de l’émission d’Europe 1 "Mediapolis" que le chiraquien est sorti de son silence. Ce programme doit-être diffusé demain, mais Le Lab en publie quelques extraits.

"Le début de l'anarchie"

"Quand des responsables politiques commencent, à droite ou à gauche, à s'en prendre aux juges, c'est un des fondements du vivre ensemble, de la République qui est atteint", peste ainsi Jean-Louis Debré faisant référence à la remise en cause de l’impartialité des juges faite par Nicolas Sarkozy. Et le président du Conseil Constitutionnel de citer Balzac :"on n'a pas le droit de détruire la justice. Si on détruit la justice, c'est le début de l'anarchie".

Les comptes de campagnes

Le premier parmi les Sages s’insurge également contre la description faite par l’ancien président du Conseil Constitutionnel à propos de ses comptes de campagne. Nicolas Sarkozy a en effet déclaré dans son interview : "personne, jamais, ne peut imaginer que les enquêteurs du Conseil constitutionnel ou de la commission des comptes de campagne soient passés au travers". Ce à quoi à l’ancien ministre de l’Intérieur répond "nous n'avons pas des enquêteurs, nous n'avons pas de pouvoir de police judiciaire, nous ne pouvons pas faire de perquisitions, des saisies" rectifiant les approximations faites par l'ancien locataire de l'Elysée.

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Enfin, Jean-Louis Debré revient sur la décision du Conseil Constitutionnel qui a conduit à l'invalidation des comptes de campagne de 2012. Au lendemain de ce 4 juillet 2013, le président du Conseil Constitutionnel s’est senti "blessé" que le camp sarkozyste ait mis en cause son impartialité en raison d’une supposée animosité envers Nicolas Sarkozy. "Ce n'était pas la peine de m'injurier comme je l'ai été" confie-t-il, vexé que l’on puisse douter de son intégrité dans un Conseil Constitutionnel composé de 9 membres.