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Des humains comme les autres, les individus qui nous gouvernent ? Comme n'importe qui, en tout cas, ils sont parfois bourrés de défauts... Petit florilège de ces "péchés véniels" qui pèsent sur les épaules des politiques français.
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Les incroyables péchés des politiques : de nombreux candidats à la présidentielle pointés du doigt ?

Emmanuel Macron, François Fillon, Marine Le Pen… Nombre de ces politiques de premier plan souffrent parfois d’un orgueil démesuré, d’une certaine forme d’avarice ou d’un "goût immodéré pour la bonne chère", révèle Olivier Beaumont, journaliste au Parisien, dans son dernier livre intitulé Les péchés capitaux de la politique et publié aux éditions Flammarion.

Dans l’ouvrage, Olivier Beaumont pointe notamment du doigt les "colères homériques de Nicolas Sarkozy", "l’avarice des Le Pen" ou l’ambition bien connue de Manuel Valls qui souhaiterait plus que tout ne pas être oublié.

Il revient aussi sur certains épisodes marquants de la dernière campagne présidentielle, rappelant comment l’un des candidats a pu donner "des sueurs froides à son équipe" : il entretenait "une liaison extraconjugale passionnée" avec une "proche collaboratrice"…

Dans ses colonnes, Le Parisien dévoile quelques extraits croustillants du livre. Certains politiques semblent se démarquer tout particulièrement…

La vanité : Emmanuel Macron, François Hollande

C’est un fait, Emmanuel Macron ne supporte que peu la familiarité des autres à son égard. En juin 2018, il n’avait pas hésité à renvoyer dans ses cordes un adolescent qui avait osé l’appeler "Manu"…

Pour autant, ce n’est pas la première fois que le président de la République fait preuve de ce genre d’orgueil, assure Olivier Beaumont. Un mois après son ascension jusqu’à l’Elysée, Emmanuel Macron marque le coup avec un nouveau succès éclatant : les élections législatives. "Pu-tain !", lance l’un de ses soutiens, non sans lui taper l’épaule. Sans prendre la peine de formuler une réponse, le chef de l’Etat se contente d’un regard frigorifiant, avant de regarder la main de l’individu, puis de le toiser une seconde fois. "Une manière de dire : ‘Tu fais quoi là ?’ Ça a glacé tout le monde", assure un témoin.

François Hollande, le dernier président socialiste à avoir été élu, est épinglé pour les mêmes raisons, quoique son ego se manifeste différemment. Toujours est-il que l’ancien chef de l’Etat regrette encore avoir annoncé son renoncement si tôt. "C’est une décision qui me paraissait s’imposer au moment où je l’ai prise. Mais elle aurait pu être différentes quelques semaines plus tard", assure-t-il, convaincu qu’il aurait pu se remettre en selle…

La paresse : Nicolas Hulot, François Fillon

Certains hommes politiques sont moins assidus que d’autres. D’après l’enquête menée par Olivier Beaumont, ce serait notamment le cas de François Fillon et Nicolas Hulot. Pendant la campagne présidentielle, le premier ne rêvait que de se rendre à la Réunion pour pouvoir aller se baigner. Tant et si bien que ses collaborateurs s’étaient permis de renommer leur groupe de discussion WhatsApp "Vacances à la Réunion", à l’occasion d’un déplacement officiel.

Dans le cas de l’écologiste, cette paresse aurait même joué un rôle important dans son départ fracassant du gouvernement. "Il est arrivé en pensant que sa seule présence, le seul fait d’être Nicolas Hulot, allait tout changer. Mais il a sous-estimé le travail, il n’a pas mis à fond les mains dans le cambouis", assène un ancien collaborateur.

"C’est très simple, le poids de la fonction l’emmerdait", confirme une autre. "Voir les parlementaires, ça le gonflait, donc il ne les voyait jamais. Se taper les séances de nuit à l’Assemblée ou au Sénat, pareil. Aller à Bruxelles, au Parlement européen, même topo", poursuit-elle, non sans préciser qu’au ministre ils ont "tous été déçus"…

La colère : Nicolas Sarkozy, Marlène Schiappa, Edouard Philippe

"Je ne m’énerve pas, je me révolte, car j’ai gardé ma capacité de révolte intacte", taclait Ségolène Royal pendant le duel de l’entre-deux tour, en 2007. A l’époque, elle avait laissé se manifester ce que ces équipes qualifiaient de "saine et juste colère", témoignant de l’utilité de cette émotion en politique, pour peu qu’elle ne soit pas mise en scène.

Pour autant, cela ne signifie pas que toutes les ires se valent. Et certains politiques sont connus pour leurs crises de nerfs. Olivier Beaumont évoque en effet les "colères homériques" de l’ancien président de la République ainsi que celles qu’il juge "plus calculées" de la secrétaire d’Etat à l’égalité Femme-Homme, Marlène Schiappa.

Toutefois c’est sur celles du Premier ministre, Edouard Philippe, que le quotidien s’arrête le plus longuement. Elles y sont décrites comme "froides" et seraient trahies par toute une communication non verbale. Le chef du gouvernement joue avec sa paire de lunettes "qu’il enlève, mâchouille un peu, et qu’il prend dans la main en la faisant tourner sur elle-même", décrit le journaliste. "Quand il est en colère, il ne verbalise pas. Mais la température de son bureau peut baisser de dix degrés d’un coup", assure l’un des conseillers à Matignon…

A l’époque ou il était encore parlementaire, l’ancien boxeur craignait d’ailleurs de se lâcher un peu : "j’en collerais une à tout le monde", lançait-il sur le ton de l’humour.