Réforme des retraites : la clause du grand-père définitivement enterrée par Edouard Philippe ?AFP
Ce mécanisme ne cesse de faire débat. À quelques jours du mouvement de grève reconductible contre la réforme des retraites, le Premier ministre est revenu à huis clos, devant les parlementaires de la majorité, sur les limites de cette modalité.
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La piste de la clause du grand-père abandonnée ? À en croire le discours tenu ce mardi 26 novembre au soir par Edouard Philippe devant les parlementaires de la majorité, celle-ci pourrait en effet être écartée du sujet controversé de la réforme de la retraite. Si cette modalité de mise en œuvre fait débat au sein de l’exécutif, deux jours après avoir reçu les partenaires sociaux menaçant une grève reconductible dès le 5 décembre, le Premier ministre a, huis clos, exposé les limites de ce mécanisme. Un moyen de mettre fin à la cacophonie gouvernementale ?

Clause du grand-père : que prévoit-elle précisément ?

"Appliquer la réforme aux nouveaux entrants sur le marché du travail". Ce scénario, consiste à repousser l'application de la réforme suffisamment loin pour que la plupart des personnes ne soient pas concernées. La réforme viserait donc ici seulement les jeunes arrivant sur le marché du travail à partir de 2025 ; ce qui signifie qu’ils sont encore, à l’heure actuelle, au lycée.

En septembre dernier, Edouard Philippe n’y semblait pas défavorable. Il annonçait d’ailleurs devant le Conseil économique social et environnemental un possible recul de la réforme des retraites : "Je n'ai aucun tabou. Peut-être le nouveau système ne devra-t-il s'appliquer, pour certains régimes, qu'à des personnes plus jeunes, plus éloignées de la retraite". Il avait alors mandaté le haut-commissaire pour la réalisation, secteur par secteur, de diagnostics partagés.

Il semblerait aujourd’hui qu’il ait changé d’avis…

Réforme des retraites : la clause du "petit-fils pas suffisamment engagé" ?

D’après les dires de plusieurs participants, le chef du gouvernement préfère un mécanisme qui diffère de l’application de la réforme "secteur par secteur". "Nous avions dit dès le début que tout était sur la table. On ne discute pas du régime universel par répartition et par points. Beaucoup d’organisations syndicales nous disent que la génération 63, c’est trop de monde. Dire à tout le monde que c’est la clause du grand-père, enfin du petit-fils, n’est pas suffisamment engagé pour rendre la réforme irréversible", a indiqué Édouard Philippe, selon des propos rapportés au Figaro.

"Nous devons passer un message de grande détermination. Nous nous sommes engagés là-dessus", a-t-il précisé, invitant grandement sa majorité à "plaider pour l’intérêt du régime universel".

Il a également déclaré que le bilan de ses consultations avec les syndicats sera dressé ce mercredi 27 novembre. Si le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, interviendra ensuite autour du 10-12 décembre, il "appartiendra (à Edouard Philippe) de donner les arbitrages avant la fin de l’année".

Cette prise de parole constitue-t-elle un besoin de "consolidation et d’une réaffirmation politique" de la part du gouvernement ?

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Avant le discours de son numéro 2, le président de la République a organisé un déjeuner grand format à l'Élysée, ce mardi midi. L’ensemble des responsables de la majorité ainsi que les membres du gouvernement concernés par le dossier étaient conviés.

Objectif de cette rencontre informelle ? Permettre une "consolidation", une "réaffirmation politique" mais aussi un "alignement" de toutes les positions et un "dernier calage" avant les prochaines étapes, rapporte Le Figaro.

Il s’agit aussi de préparer et déminer le terrain avant la grande grève attendue le 5 décembre prochain.

"Nous sommes vigilants, attentifs et concentrés. Nous ne sommes pas morts de trouille. Le président est déterminé à mener à bien cette réforme. Il n'est pas inactif, il n'est pas fossilisé, il n'est pas tétanisé : il est en mouvement permanent", déclarait-on à l'Élysée il y a quelques jours.