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Le géant énergétique est aujourd'hui accusé d'avoir volontairement freiné sa production nucléaire pour favoriser d'autres sources d'énergies. Problème : elles sont nettement plus onéreuses pour les consommateurs. 

Il y a de quoi s’insurger tant l’accusation en question semble importante. Est-elle fondée pour autant ? De fait, l’UFC-Que Choisir a, en effet, affirmé ce jeudi qu’EDF imposait aux Français des "surcouts faramineux" sur leur facture d’électricité. En cause, précise l’association de consommateurs, un procédé pour lequel le mastodonte énergétique ne se priverait guère d’opter et qui reposerait sur le fait de sous-utiliser volontairement son parc nucléaire, explique Capital. Le tout, dans un contexte où la concurrence se révèle particulièrement faible sur le volet de la production électrique.

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Optimiser la rentabilité des centrales ?

Sauf qu’en procédant de la sorte, il est en réalité question de déshabiller Pierre pour habiller Jacques. Ce qui, très concrètement, implique qu’EDF aurait remplacé, quand cela l’arrange, sa production d’énergie nucléaire par des centrales plus chères à l’instar du gaz, du fioul ou encore du charbon. En faisant tourner ses réacteurs à l’économie quand les prix du marché diminuent, le géant de l’énergie ferait donc en sorte, selon l’UFC-Que Choisir, d’"assurer une plus grande rentabilité de ses centrales nucléaires au détriment des consommateurs", relaie Capital. Une sous-utilisation qui, au final, génère une augmentation tarifaire "sur le marché du gros" poursuit l’étude en question. C’est là que la répercussion pour les consommateurs se fait sentir.

Entre 71 et 109 euros de plus par foyer

D’après les calculs de l’association, un surcoût porté à 2,4 milliards d’euros aurait été supporté par les particuliers entre 2012 et 2016. Soit environ 71 euros par consommateur durant ces quatre années pour ce qui concerne les abonnés EDF, 109 euros par foyer pour les clients des fournisseurs alternatifs. En guise de compensation, elle réclame désormais "un cadre réglementaire plus contraignant". L’objectif étant que l'exploitation du parc nucléaire profite davantage aux consommateurs.

EDF sous étroite surveillance ?

De son côté, l’opérateur énergétique historique a formellement démenti ces accusations dans une déclaration transmise à l’AFP : "EDF optimise à tout moment son parc de production d'électricité"… . "Pour ce faire, elle accède autant que de besoin aux marchés de l'énergie et agit sous l'étroite surveillance du régulateur de l'énergie, la Commission de régulation de l'énergie".

A ce jour, le mastodonte de l’électricité en France possède la totalité du parc nucléaire hexagonal (58 réacteurs). Lesquels réacteurs produisent plus de 70 % de l’électricité du pays, conclut Capital.

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