Quels sont les départements qui profiteront du déconfinement en premier ?AFP
Les autorités ont été intraitables sur la question : la fin de la mise sous cloche du pays ne pourra qu'être progressive. D'après le Guide Santé, un site spécialisé en la matière, cela signifie notamment que toute la France ne pourra pas être déconfinée en même temps.
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Vaut-il mieux vivre à Scaër plutôt qu'à Paris ? C'est qui ressort, semble-t-il, de la carte de déconfinement diffusée par le Guide Santé. Le site d'information spécialisé en santé s'est basé sur les données de la Santé Publique française pour réaliser son atlas, qui évalue chaque jour la situation de chaque département de l'Hexagone. Le 22 avril 2020, ce dernier estimait que seuls 45 départements, sur les 96 que comprend le pays en tout et pour tout, pourraient être "éligibles" à la fin des mesures de restriction de sorties, rapporte France Bleu  dans un article consacré à la question.

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Pour autant, et avant d'entrer davantage dans le détail, il importe de rappeler que la carte du Guide Santé n'a aucune valeur officielle. Cependant, elle reprend l'idée défendue par l'Académie nationale de médecine, qui estime qu'il faudra mécaniquement envisager un déconfinement régional d'abord, sur la base du recul du nombre de patients quotidiennement admis à l'hôpital ainsi que la capacité des établissements médicaux à recevoir des patients en réanimation.

Quels sont les 45 départements les plus susceptibles d'être déconfinés ?

Dans le détail, donc, le Guide Santé envisage un déconfinement possible pour 40% du pays environ, sous réserve que la situation n'évolue pas drastiquement d'ici au 11 mai 2020. D'une façon générale, l'ouest de la France semble épargné. S'il est donc correctement fourni en masques de protection et en test de dépistage, il pourrait être envisageable qu'il retrouve peu à peu un mode de vie plus standard assure la plateforme d'information sanitaire.

A l'ouest, donc, sont concernés les départements suivants : Calvados, Manche, Ille-et-Vilaine, Côtes d'Armor, FInistère, Morbihan, Loire-Atlantique, Vendée, Charente-Maritime, Charente, Gironde, Haute-Vienne, Vienne, Deux-Sèvres, Maine-et-Loire, Indre-et-Loire, Sarthe, Orne.

Quels sont les départements qui ne sont pas assurés, d'après le Guide, de pouvoir sortir ?

Sur sa carte, encore une fois non-officielle, le Guide Santé fait figurer en bleu les départements qui constate une réduction drastique du nombre de cas nécessitant une admission en l'hôpital ; et dont le nombre de place en réanimation est comparable aux niveaux observés avant les débuts de la pandémie. Tous les autres sont colorés de rouge. Et, en l'état actuel des choses, ils sont majoritaires. Pour autant, la situation peut-être amenée à évoluer, en fonction des avancées et des reculs de la maladie.

Pour l'heure, plusieurs départements ne seraient pas admissibles sur la base des seuls critères évoqués par le Guide Santé. C'est le cas du Pas-de-Calais, de la Mayenne, des Landes, du Gers, du Lot ainsi que du Lot-et-Garonne, de la Dordogne, de la Corrèze, du Cantal et de la Haute-Loire, mais aussi de l'Aveyron, du Gard, de l'Ardèche, de la Drôme ou des Alpes-de-Haute Provence. Sans oublier, bien évidemment, L'Indre, La Loir-et-Cher ainsi que le Cher, Le Loiret – accompagné de l'Eure comme de l'Eure-et-Loire – mais aussi l'Île-de-France et d'une façon générale toute la région parisienne, l'Oise, l'Aisne, les Ardennes ou la Meuse.

Enfin, c'est aussi le cas de la Meurthe-et-Moselle et de la Moselle, de la Haute-Marne, des Vosges, du Bas-Rhin comme du Haut-Rhin, de la Haute-Saône ainsi que de la Saône-et-Loire, de l'Ain, du Doubs, de la Côte-d'Or et, pour finir, de la Haute-Savoie accompagnée de la Haute-Corse.

Sur quelle base le Guide Santé peut-il proposer une carte ?

La véritable à question concerne cependant la légitimité de cette organisme. Comment peut-il fournir une carte quand les ministres eux-même présentaient tout juste leur projet de déconfinement au président le mercredi 22 avril 2020 ?

Concrètement, le Guide Santé a réalisé ses projections – qui n'ont absolument pas de valeur d'annonce – en recroisant les données fournies par la Santé Publique de France et les impératifs énoncés par l'Académie nationale de Médecine. Ce qui signifie donc que si le postulat formulé repose sur des organismes officiels, il n'en est pourtant pas moins entièrement déconnectés de ce que pourrait décider ou non l'exécutif.