Evasion de Carlos Ghosn : une journaliste violemment attaquéeAFP
Une journaliste française a pu s'entretenir avec Carlos Ghosn depuis le Liban, où il s'est réfugié. Une interview moquée et critiquée, de nombreux internautes dénonçant une certaine forme de "complaisance".

"L’interview est une célébration joyeuse de l’escapade", s’indigne le politologue Phillipe Marlière sur Twitter. Léa Salamé, journaliste de France Inter, a interrogé Carlos Ghosn mercredi 8 janvier, peu de temps après sa conférence de presse. Elle est, depuis, attaquée par de nombreux internautes sur le choix de ses questions, sur le ton adopté, ainsi que sur son sourire affiché tout au long de l’interview.

Quelques minutes seulement après le début de l’entretien, Léa Salamé pose une question à Carlos Ghosn, qui lui vaut depuis tant de critiques : "Votre évasion fascine absolument le monde entier, pour beaucoup d’enfants vous êtes l’homme qui a voyagé dans la malle. Vous avez vraiment voyagé dans la malle ?". Elle reprend ensuite : “Vous avez vraiment voyagé dans la malle. La malle, pas la malle ? Allez, un petit indice ?”.

Une avalanche de critiques sur Twitter

Sur Twitter, la journaliste se retrouve sous le feu des critiques et est violemment attaquée par certains internautes. Pour beaucoup, l’interview de Léa Salamé témoignerait d’une certaine forme de complaisance envers l’ancien patron de Renault-Nissan, actuellement accusé de malversations financières par la justice japonaise.

Ainsi Guillaume Meurice, humoriste qui travaille lui aussi à France Inter, se demande sur Twitter si "On peut faire ça avec d’autres taulards en cavale ou il faut absolument qu’ils soient milliardaires ?". La députée du Doubs Barbara Romagnan a également fait part sur Twitter de son étonnement et son désarroi : "Cette interview est consternante de complaisance. Carlos Goshn mis en scène, comme un héros par Léa Salamé, alors qu’il cherche juste à échapper à la justice. Sans que cette interview nous apporte la moindre information nouvelle ou digne d’intérêt".

Malgré toutes ses critiques, Léa Salamé a reçu le soutien de Catherine Nayl, directrice de l’information de France Inter, sur Twitter :"OUI le service public fait son travail en questionnant Carlos Ghosn et NON Léa Salamé ne fait preuve d’aucune complaisance, jamais !".