S'installer en province : combien ça coûte ? Istock
Passer du statut de rat des villes à celui de rat des champs, débouche sur des économies, mais occasionne aussi une série de coûts à ne pas sous-estimer.

Top départ ! Plus de huit cadres franciliens sur 10 (84%) envisagent de quitter la région parisienne pour s'installer en province, selon une récente enquête publiée par Cadremploi.

Outre qualité de la vie, les raisons de ce départ sont financières : 77% des partants estiment que le coût de la vie dans des villes comme Paris est pharaonique, insupportable.

Larguer les amarres et s’installer en province est bien un recours financier gagnant : un Francilien y économisera environ 8 % (7,8%) sur son budget de consommation annuel, notamment grâce à un gain de loyer important, indique l’INSEE. Hors dépenses de loyer, l’écart entre l’agglomération parisienne et la province reste significatif : 6,2 %.

S'installer en provinces : les dépenses à prévoir 

Quand on entre dans le détail, on réalise que ce gain de pouvoir d’achat s’obtient après avoir épongé une série de coûts occasionnés par la migration vers des contrées où le ciel est plus bleu. Certaines dépenses sont ponctuelles. D’autres sont récurrentes.

Parmi les coûts ponctuels, celui d’un déménagement sur longue distance peut-être évalué à environ 2/2500 euros pour un 2/3 pièces ; à près 3000 euros pour un 4/5 pièces ; et 4000 euros (et plus) pour une maison d’environ 120 m2. Evidemment, si le déménagement est réalisé directement par des particuliers à l’aide d’un camion de loc, les prix chutent.

Parmi les coûts récurrents, il faut citer celui résultant de l’écart de salaire entre Paris et la province. Même si cette différence à tendance à se réduire, on l’estime à 20/25%. Chaque mois, elle amputera le pouvoir d’achat. Les cadres sont les plus impactés par cette diminution. Notamment parce qu’ils bénéficient souvent d’une part de salaire variable et d’avantages en nature pas forcément acquis en province. Ce manque à gagner sera prix en compte par le banquier, notamment lorsqu’il s’agira d’emprunter pour acheter une résidence principale.

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Autre source de débours permanente à ne pas négliger : les transports. Sauf à s’installer dans une métropole, la vie courante en province nécessite de disposer d’une à deux voitures, ce qui entraîne des frais d’achat, d’entretien, d’assurance et de carburant proportionnels.

Tous comptes faits, d’après l’ACA (Automobile Club Association), le budget moyen d’un automobiliste atteint 6063 euros/an et par véhicule. C’est en région PACA que les dépenses sont les plus élevées, (6 278 euros). Suivent l’Ile-de-France (6 126 euros) et l’Occitanie (6020 euros,). A contrario, le Grand Est est la région où ce budget est le plus faible (5731 euros). Quelque soit leur montant, ces prix sont à comparer à ceux d’un Pass Navigo !

Sur l’autre plateau de la balance, il y a aussi les économies que la province réserve à ceux qui s’y installent. C’est une contrepartie significative : selon une étude réalisée il y a quelques mois par LocService.fr, la location dans une ville comme Paris est en moyenne… 188% plus élevés qu'en Province ! Sans compter des prix d’acquisition beaucoup plus sages dès qu’on tourne le dos à la capitale et à l’Ile-de-France.

Le logement n’est pas le seul poste sur lequel, des économies sont acquises quand on quitte Paris : d’après l’INSEE, en province, les services sont moins cher qu’il s’agisse de santé (- 18%), de loisirs (- 16 %) d’hébergement (- 18 %), et d’alimentation (- 6,4 %). De quoi nourrir la résolution des urbains qui rêvent de se mettre au vert !