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Selon une information de l'hebdomadaire L'Express, le ministre bulgare de la programmation des investissements aurait perçu les Assedic entre 2004 et 2005. Une somme, touchée illégalement, qui s'élèverait à environ 15 000 euros.

© abacapressLa Bulgarie est un pays fortement touché par la corruption. Ivan Danov, ministre de la programmation des investissements bulgare, aurait décidé de pousser le vice en France. D’après le journal L’Express, l’homme aurait touché quelques 15 000 euros d’indemnités via les Assedic de septembre 2004 à juin 2005. Architecte de profession, Ivan Danov était venu en France avec comme but de trouver un emploi dans ce secteur. Au mois de septembre 2003, le Bulgare est embauché par un petit cabinet d’architectes à Bar-sur-Seine, dans l’Aube. 9 mois plus tard, en juin 2004, l’architecte des Balkans est licencié par le gérant pour des raisons économiques, officiellement. Officieusement, des témoins de l’épisode ont affirmé à L’Express que l’homme avait quitté l’entreprise de manière "plutôt brusque". Comme tout employé licencié, Ivan Danov s’est rendu au Pôle Emploi (anciennement ANPE) pour s’inscrire en tant que demandeur d’emploi, statut qui lui a permis de toucher l’assurance-chômage. Cependant, au lieu de se mettre à la recherche d’un emploi, le Bulgare a, semble-t-il, préféré quitter la France.14 707,50 euros d’indemnités alors qu’il n’était même pas sur le sol françaisDans sa biographie officielle, on s’aperçoit que l’homme bulgare est retourné dans son pays pour y fonder deux bureaux d’études d’architecture, juste après son séjour en France . Il aurait d’ailleurs travaillé sur l’étude d’un projet immobilier à Sofia, pour un montant estimé à plus de 37 millions d’euros. "Pendant ce temps-là, il pointait tous les mois à l'Assedic, ce qui lui a permis d'ajouter 1850 euros par mois à ses revenus en Bulgarie", a affirmé Atanas Tchobanov, du site d'investigation Bivol, partenaire de WikiLeaks en Bulgarie. Au total, l’homme aurait touché illégalement la somme de 14 707,50 euros. Un montant non-négligeable lorsqu’on sait que le salaire moyen d’un Bulgare est de 150 euros…Des allers-retours entre la France et la BulgariePour récupérer cet argent, Ivan Danov a forcément obtenu l’aide d’un complice dans l’Hexagone . Contacté par L’Express, Pôle Emploi a assuré que l’homme avait fourni une adresse en France. Mais comme les rechercheurs d’emplois le savent, il faut pointer à l’agence Pôle Emploi à intervalles régulier  pour obtenir ses indemnités. Alors, lorsqu’il lui était demandé de venir voir son conseiller, le ministre bulgare sautait illico-presto dans un avion pour rejoindre la France. Interrogé par l’Express, Ivan Danov a totalement nié la combine : "J'ai annoncé aux autorités françaises que je quittais définitivement le pays, a-t-il expliqué lors d'une émission télévisée. Mais ils ont continué à me verser cet argent. Pourquoi? C'est à la France que vous devez poser cette question. Moi, je suis prêt à rembourser. Mais personne ne me le demande!".

Selon Dimitar Bechev, cet affaire n’affectera en rien l’opinion des bulgares sur leur ministre : "Ivan Danov a été habile de laisser entendre que les Français sont des nigauds, renchérit Dimitar Bechev, chef de l'antenne bulgare du Conseil européen des relations étrangères (ECFR), un centre d'analyse. Sa remarque a dû réjouir nombre de ses compatriotes : ils en auront déduit que, pour une fois, ce ne sont pas eux qui ont été grugés". Mais bel et bien les Français.