AFP
La suspension de celui qui est encore président d'honneur du FN a entraîné une onde de choc à l'intérieur du parti où ce dernier compte encore quelques soutiens.

Lundi, le bureau exécutif du Front national qui réunissait huit personnes en l’absence de Jean-Marie Le Pen, pourtant membre de droit, a décidé de suspendre du parti ce dernier.

Un coup dur pour le cofondateur du FN, surtout que Wallerand de Saint-Just, le trésorier et avocat du parti, a révélé que sept personnes sur huit du bureau exécutif avaient voté la motion contre Jean-Marie Le Pen après que 40 personnes sur 44 ont voté de même lors du bureau politique qui se réunissait juste avant.

Un changement de ligne politique ?

Mais Jean-Marie Le Pen peut encore compter sur le soutien de jadis son dauphin, Bruno Gollnisch, qui s’interroge sur l’avenir du Front national sans son représentant historique. "Des affaires comme cela sont très graves.", déclare à 20 minutes celui qui ne fait plus partie du bureau exécutif national.

Pour ce dernier, la ligne politique du parti aurait été affectée par le départ du patriarche de Montretout : "Jean-Marie Le Pen a été sanctionné pour avoir donné une interview à un journal confidentiel dans laquelle il répète ce qu’il avait déjà dit avant. Et on nous dit que cela est contraire aux valeurs du parti. Je me demande ce qui a changé. Je me demande donc si la ligne du parti a changé."

A lire aussi - Quel avenir pour Jean-Marie Le Pen ?

Un évènement qui en rappelle un autre à l’eurodéputé : "Voyez-vous, je relis Le roi Lear de Shakespeare. L’histoire d’un roi qui cède son royaume à ses filles. Sauf qu’à la fin le royaume est ravagé. Je crains qu’il n’y ait plus d’espoir de réconciliation."

De plus, une autre figure historique du Front national, Marie-Christine Arnautu, confie à l’AFP que le parti a des difficultés à se remettre de cette décision : "On est encore dans l’émotionnel" confie celle qui a refusé de suspendre Jean-Marie Le Pen.

Marion Maréchal-le Pen en plein doute

De son côté, sa petite-fille, Marion Maréchal-Le Pen, nage en plein doute. Dans une interview au Figaro, elle déclare avoir demandé un délai de réflexion concernant sa candidature en Paca pour les régionales. "Mon choix n'est absolument pas un soutien apporté au président d'honneur car j'ai été profondément choquée, en particulier par les propos qu'il a tenus lundi.", précise celle qui avoue être "dans une situation personnelle délicate".

Quant à la popularité de Jean-Marie Le Pen au sein du parti, l’élue du Vaucluse explique que "malheureusement aujourd’hui, y compris parmi ses plus fidèles soutiens, beaucoup (lui) semblent perturbés par ce qui se passe."

Dans un entretien avec l’AFP, Jean-Marie Le Pen ne doute d’ailleurs pas de ses soutiens : "Les adhérents vont être indignés par la félonie, en tout cas, ceux qui ont le sens de l'honneur." "Je n'ai pas volé ce soutien, je ne l'ai pas reçu en héritage non plus", lâchait-il quelques jours seulement après avoir mesuré sa popularité en intervenant de manière inopinée lors du défilé frontiste du 1er mai.

 Vidéo sur le même thème : FN : Jean-Marie Le Pen "suspendu provisoirement"