Syrie : la vidéo de l’éviscération d’un soldat fait scandaleAFP
Une vidéo montrant un rebelle syrien éviscérant le cadavre d'un soldat de l'armée de Bachar Al-Assad a suscité une véritable vague d'effroi. Plus de détails sur cette affaire qui indigne la communauté internationale.
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Une vidéo macabre. Alors que le conflit syrien dure maintenant depuis plus de deux ans et que le nombre de victimes ne cesse d’augmenter, des images de plus en plus crues des affrontements entre rebelles et militaires envahissent la toile. Un cap a même été récemment franchi dans cette escalade de l’horreur avec la mise en ligne d’une vidéo montrant un membre de la rébellion éviscérant la dépouille d’un soldat et faisant mine de vouloir manger ses organes. Et si l’authenticité de cette bande n’a pas pu être vérifiée, elle n’en a pas moins suscité de nombreuses réactions. Les Etats-Unis se sont en effet déclarés "horrifiés" par ces images tandis que l’ONU et l’opposition syrienne ont fermement dénoncé cette vidéo.


Il l’a éviscéré pour se venger

D’après Human Rights Watch (HRW), l’homme mutilant le cadavre serait un "commandant de la brigade rebelle Omar al-Farouq" de l’Armée syrienne libre (ASL). Contacté par le Time, ce dernier a expliqué avoir agi pour se venger des violences commises par les membres de l’armée sur les civiles. Le rebelle a par ailleurs assuré avoir découvert dans le téléphone portable de sa victime, des vidéos le montrant notamment en train d’ "humilier" une femme nue et ses deux filles. Ne regrettant visiblement pas son geste, l’insurgé a même assuré détenir d’autres images le montrant en train de commettre des atrocités sur des soldats : "J'y découpe un chabbih (milicien pro-régime) avec une scie. La scie qu'on utilise pour couper des arbres. Je l'ai découpé en petits et grands morceaux".

"Découpez leur cœur pour le manger"
D’une incroyable violence, les images sont accompagnées de messages de menaces. "Nous jurons devant Dieu que nous mangerons vos cœurs et vos foies, soldats de Bachar, le chien" peut-on ainsi entendre à l’intention des soldats, tandis que les autres rebelles sont invités à lui emboîter le pas "Oh, héros de Bachar Amr, massacrez les Alaouites et découpez leur cœur pour le manger". Et l’insurgé de prévenir : "Nous les égorgerons tous (…) Ce sont eux qui ont tué nos enfants à Baba Amr et violé nos femmes". Baba Amr est un quartier devenu symbolique pour la rébellion après qu’il lui ait été repris par l’armée au terme de sanglants affrontements.

"Ce n'est pas nous qui avons commencé, ce sont eux qui ont commencé (…) Notre devise, c'est oeil pour oeil, dent pour dent", a-t-il ajouté. De son côté, le Haut-Commissaire de l’ONU à Genève, Navi Pillay, a rappelé que "mutiler ou profaner des cadavres lors d’un conflit constitue un crime de guerre".