Faut-il craindre les crachats dans la rue ?IllustrationIstock
Plusieurs communes de France multiplient les mesures de prévention afin de protéger leurs habitants face à l'épidémie de coronavirus Covid-19. Certaines d'entre elles ont récemment annoncé l'interdiction formelle de cracher sur la voie publique.
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En cette période de confinement, la prudence est de mise afin d'endiguer le plus rapidement possible la propagation de l'épidémie de coronavirus Covid-19. Ainsi, certains maires multiplient les règles de sécurité, pour sécuriser au maximum les rues de leur commune. C'est donc un arrêté anti-crachat qui a récemment été annoncé par plusieurs élus locaux.

Mais n'est-il pas déjà interdit de cracher en France depuis plusieurs années ? C'est en effet un acte proscrit depuis un décret pris par le gouvernement Vichy le 22 mars 1942. Dans l'alinéa 8 de l'article 74 de ce décret, on peut lire qu'il est "interdit à toute personne de cracher ailleurs que dans des crachoirs disposés à cet effet", rapportait Planet, en 2016.

Procédure simplifiée

Quelle est donc la différence ? "Le code de santé publique interdit déjà de cracher dans la rue. Mais là, avec cette situation sanitaire exceptionnelle, nous devions faciliter le travail de nos agents", explique la municipalité de la ville de Carpentras, dans le Vaucluse, interrogée par France 3 Provence-Alpes-Côte-d'Azur. La commune a décidé de prendre un arrêté, mardi 24 mars 2020, pour sanctionner les auteurs de crachat sur la voie publique. Grâce à ce dernier, il est désormais beaucoup plus facile de verbaliser ce type de comportement, pour les gendarmes.

Dorénavant, celles et ceux qui crachent sur la voie publique risquent alors une amende de 17 €, à chaque fois qu'ils ne respectent pas cette directive. France 3 Provence-Alpes-Côte-d'Azur précise que la procédure est maintenant simplifiée grâce au procès-verbal électronique. Le quotidien relate également que l'arrêté est valable jusqu'au 31 mars, mais qu'il sera prolongé si le confinement se traîne sur la longueur.

"Cracher est de nature à porter atteinte à la santé publique"

Quelques jours plus tôt, vendredi 20 mars 2020, c'est le maire de Coulaines, Christophe Rouillon, qui a pris un arrêté interdisant les crachats sur la voie publique. Ouest-France rapporte que cracher par terre coûtera désormais 38 euros d'amende, si l'on est pris par les autorités dans la ville du Pays-de-Loire.

Le quotidien précise que le maire coulainais avait déjà pris ce même arrêté, en août 2009. A l'époque, il s'agissait d'une mesure de prévention pour lutter contre la pandémie grippale de H1N1 qui se répandait à travers la France. "Cracher est de nature à porter atteinte à la santé publique en favorisant la propagation des virus, et notamment du Covid-19", explique l'élu à Ouest France

Pas uniquement en France

Ailleurs en Europe, les crachats sont également interdits dans certaines communes, et pas des moindres. En effet, RTBF, le site de la Radio Télévision Belge Francophone, explique qu'à Bruxelles, cracher sur la voie publique est passible d'une amende de 50 euros. Si là encore, le dispositif ne vient pas de naître, il a été rappelé par les autorités et sur les réseaux sociaux, pendant cette crise de coronavirus.

"Il y a peut-être moins de monde aujourd'hui dans nos rues. Mais une personne ou un chien qui se promène à l'extérieur peut marcher sur de la salive et infecter son domicile, d'autres personnes…", affirme Zoubida Jellab, échevine Ecolo de la Propreté à la Ville de Bruxelles.