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De petites phrases en communiqués, les propos de Jean-Luc-Mélenchon sur Pierre Moscovici, taxés d'antisémites, ont considérablement tendu les rapports entre le PS et le Parti de Gauche. Retour sur un clash qui n'en finit plus.

© AFPJean-Luc Mélenchon, est-il antisémite ? Lors d'un discours au congrès du parti de Gauche, tenu dimanche 24 mars, le président du PG  a déclaré selon l'AFP "Pierrre Moscovici a eu le comportement de quelqu'un qui ne pense pas français, qui pense finance internationale". Il n'en fallait pas davantage pour susciter les réactions indignées du parti socialiste, qui dénonce les insinuations "antisémites" contre le ministre de l'économie. Le secrétaire national du parti, Harlem Désir, demandant à l'ancien candidat à la l'élection présidentielle de "retirer" ses propos, et le principal visé expliquant sur Canal + : "il faut faire attention à ce qu'on dit (...). M. Mélenchon, il est en train, par détestation […] de franchir certaines bornes.

Mauvaise transcription de l'AFP
Or l'AFP avait mal retranscrit les propos de Jean-Luc-Mélenchon "C’est un comportement de quelqu’un qui ne pense plus en français… qui pense dans la langue de la finance internationale". Une nuance de taille. Celui-ci a d'ailleurs réagit : "j'ignorais quelle était la religion de Pierre Moscovici. Il s'agissait d'une appréciation totalement politique", rapporte Le Monde. Des précisions propres à apaiser les esprits, alors que les deux partis devront trouver un accord pour les municipales de 2014 ? Pas vraiment.

Le PG exige des excuses
Le Parti de Gauche demande officiellement des excuses sur ce qu'il considère comme des débordements verbaux à propos de son leader. Refus tout net du premier secrétaire socialiste, qui déclare sur RMC : "on n'a pas à tenir ce genre de vocabulaire qui pourrit le débat politique et qui n'a pas sa place au sein de la gauche". Du côté du parti de Jean-Luc-Mélenchon on décide alors de sortir  l'artillerie lourde : le point Godwin.

Point Godwin
"Désir se réclame de Blum mais il est davantage l’héritier de Daladier qui justifiait déjà par des bobards sa soumission au gouvernement allemand" attaque François Delapierre, ex-directeur de la campagne de 2012 dans un communiqué. Must de l'insulte politique, la référence à la seconde guerre mondiale est généralement l'argument ultime pour discréditer son adversaire. Une technique connue sous le terme de "point Godwin" mais qui était jusqu'à présent quasi-exclusivement réservée au FN, signe qu'entre le PS et le PG la rupture est consommée.