AFP
Sexistes, humiliants ou profondément déplacés, les gestes de certains animateurs choquent. Ils vont parfois jusqu'à encourager des agressions sexuelles.
Sommaire

Nagui : épinglé pour sexisme en 2015 et parfois très tactile

Le deuxième animateur préféré des Français fait parti de ceux qui ont été mis en garde par le CSA pour avoir tenu des propos jugés "graveleux", rappelle le Nouvel Observateur. C’était en 2015 : le 9 octobre, alors qu’il présentait l’émission radio La bande originale, Nagui apprend qu’il devra faire sans son invité, l’écrivain Yann Queffélec. Ce dernier, en retard, se trouve encore dans le train en provenance de Rennes. Le présentateur décide donc de le contacter par téléphone, en direct.

L’auteur explique être accompagné par son attachée de presse. Et Nagui d’enchaîner : "Elle est mignonne ? Elle est bonne ? Allez, allez, vas-y !"

Le CSA a été saisi et a publié un avertissement sur son site. Après avoir examiné la séquence, l’organisme a estimé que "le terme utilisé par l’animateur de l’émission pour parler de l’attachée de presse était extrêmement vulgaire et dégradant et qu’il apparaissait comme totalement inapproprié de ne mentionner cette qu’en tant qu’objet de désir". Dans son communiqué, il a également rappelé que "le service public se doit d’être exemplaire en matière de promotion de l’image et de la place de la femme dans ses programmes".

Plus récemment, l’animateur s’est fait remarquer pour son comportement parfois très tactile avec certaines invitées. Le 1er septembre 2018, il s’est notamment permis de masser une candidate de son émission N’oubliez pas les paroles. Une situation qui a fait quelques jaloux…

Jean-Michel Maire : il embrasse une femme sur le sein sans son consentement

Ils souhaitaient parodier l’agression de Kim Kardashian. Pour donner un peu plus de piquant à leur happening, Cyril Hanouna et Jean-Michel Maire ont recruté Soraya Riffy, pour jouer le rôle d’une figurante que le chroniqueur doit délivrer.

En guise de remerciement, Cyril Hanouna propose alors à Jean-Michel Maire d’embrasser Soraya Riffy. Dans le détail, il propose de "faire un bisou un peu long, genre vraiment, ça se pécho. Il demande alors à la jeune femme si elle est d’accord. Face à son refus, l’animateur insiste. Elle persiste et formule un "non" on ne peut plus clair. "Elle a dit oui !", lance alors Jean-Michel Maire. "J’ai dit non ! Une personne me regarde", assure-t-elle, comme le rapporte Le Figaro. Cela n’arrête pas le chroniqueur qui poursuit : "Bon on y va maintenant, un petit smack, juste un smack".

La jeune femme cède et lui offre finalement sa joue. Toutefois, Jean-Michel Maire en profite pour embrasser sa poitrine. Une intrusion que la figurante a très mal vécu. Tombée en dépression après avoir été la cible d’insultes et de menaces, elle a décidé de porter plainte, comme l’indique Le Figaro. Par ailleurs, le CSA a été saisi par le collectif "Osez le féminisme !" et a estimé que les faits constituaient "une agression sexuelle". "Nous ne pouvons tolérer que des agressions sexuelles soient retransmises en direct à la télé, sous couvert de ‘jeu’ qui est une scène de violence masculine, d’humiliation d’une femme", a écrit l’organisme.

Laurent Baffie : il tente à plusieurs reprises de remonter la robe de Nolwenn Leroy

Son geste a fait scandale. Le samedi 23 septembre 2017, sur le plateau de "Salut les Terriens", l’humoriste Laurent Baffie a tenté à plusieurs reprises de remonter la robe de la chanteuse Nolwenn Leroy, pendant que cette dernière répondait à Thierry Ardison.

De nombreux internautes se sont indignés de cette séquence, dénonçant "un geste misogyne" ou une "agression sexuelle". Le CSA a d’ailleurs ouvert une instruction à la suite d’une plainte. Certains parlent même de "culture du viol".

"Faut du cul, faut du cul", avait expliqué Laurent Baffie, face à une Nolwenn Leroy visiblement surprise et gênée. La chanteuse a d’ailleurs tenté de repousser sa main à plusieurs reprises." C’est pour l’audience", confirme Thierry Ardisson, avant d’ajouter : "mais c’est une jeune maman, Laurent".

"Je le laisse faire parce que c’est Laurent et c’est mon ami", a déclaré de son côté Nolwenn Leroy, non sans garder la main de l’humoriste aussi loin que possible, rapporte Planet. "On se connaît depuis longtemps, c’est pour ça que je lui laisse mettre la main sur ma cuisse, il faut quand même expliquer aux téléspectateurs parce que sinon…", poursuit-elle, sans toutefois convaincre les auditeurs.

Tex : blague machiste, dérapages, insultes…

"Les gars vous savez ce qu’on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? Elle est terrible celle-là : on ne lui dit rien, on vient déjà de lui expliquer deux fois", déclarait Tex le 30 novembre 2017, sur le plateau de "C’est que de la télé" (C8).

Comme l’indique Paris Match, très peu d’internautes ont goûté à son humour. C’est d’ailleurs après cette "blague" que l’animateur a été renvoyé par Sony Pictures, son ancien employeur qui produit le jeu les Z’amours, diffusé sur France 2.

Toutefois, comme l’a dévoilé le procès de l’humoriste, c’est loin d’être le seul dérapage dont il s’est rendu coupable. "C’est une chiennasse avec ses grosses loches", aurait-il déclaré à propos d’une des candidates de l’émission. "Ah, je t’ai pas encore baisée ? Parce que tu sais, je les prends par devant, par derrière, sur le côté", aurait-il poursuivi, cette fois à l’encontre d’une de ses collègues.

Il s’en est également pris au mouvement "Balance ton porc", estimant que "c’est la fin de notre liberté", rapporte Programme-TV. "Dans les Z’Amours, je l’ai vue la nouvelle génération, les mecs dominés. Ils font la vaisselle et quand leurs femmes rentrent du travail, elles disent que c’est mal fait ? Je préfère nos vieux schémas qui étaient un peu simples". Il poursuit : "Balancer, ça veut dire trahir. On balance pas. A l’école, ceux qui balançaient, on les chopait dans un coin et on leur pétait la gueule."

Cyril Hanouna : champion des dérapages du PAF ?

Depuis le 1er janvier 2016, le CSA a reçu pas moins de 39 245 signalements au sujet de Cyril Hanouna. 32 500 d’entre eux concernent l’émission du 18 mai 2017, indique BFMTV. Ce jour-là, l’animateur avait décidé de piéger des homosexuels en rédigeant une fausse petite annonce sur un site de rencontre. En plus d’avoir nourrit la colère de milliers de téléspectateurs – parmi lesquels la ministre de la Culture Françoise Nyssen – elle a aussi engendré la suspension des publicités temporaire dans toutes les émissions du présentateur le mieux payé de France.

Cyril Hanouna est loin d’en être à son coup d’essai, pourtant. En janvier 2016, il verse un bol de nouilles dans le slip d’un de ses chroniqueurs, Mathieu Delormeau. Il entendait illustrer l’expression "avoir le cul bordé de nouilles". Le chroniqueur a ensuite été contraint de retourner s’asseoir sans pouvoir se changer. Quelques mois plus tard, après l’avoir forcé à faire son coming-out sur le plateau, Cyril Hanouna décide d’humilier plus encore Mathieu Delormeau. "NRJ 12, ils vous ont mis dehors comme une merde. On va pas se mentir, si c’est vrai. C’est vrai", commence l’animateur. "Qui c’est qui est venu en juillet dans mon bureau comme une pleureuse ? Mais ferme ta gueule ! Quel bouffon celui-là", assène-t-il ensuite. En novembre, il s’en prend encore une fois à son chroniqueur en lui faisant cette fois croire qu’il est complice d’un meurtre.

En décembre 2016, c’est à Capucine Anav que Cyril Hanouna décide de s’en prendre. La jeune femme est également chroniqueuse dans son émission. Il lui demande de fermer les yeux et de deviner quelle partie de son corps elle touche, alors qu’il guide sa main. Il commence par la poitrine, puis par le bras, avant de poursuivre avec son sexe.

Stéphane Pauwels : il insulte sa collègue, Carine Galli, sur W9

Les faits se déroulent en février 2017, sur le plateau de 100% Foot (W9). Au programme, un débat sur les joueurs de l’équipe anglaise de Tottenham, après l’élimination du club par l’équipe belge de la Gantoise, lors de la Ligue Europa.

Malgré la victoire des belges, les journalistes se montrent assez critiques à l’égard de l’équipe. Ce que n’apprécie pas Stéphane Pauwels, journaliste wallon présent sur le plateau. C’est Carine Galli qui fait les frais de sa mauvaise humeur, rapporte Programme-Tv. "Je vous explique Carine, car je vois que vous ne comprenez pas ! (…) Je pense que votre cerveau de blonde ne comprend", lance-t-il sans aucune hésitation. Sur le plateau, personne ne prend la peine de réagir et laisse faire. Pourtant, face à la polémique, Stéphane Pauwels décide de s’expliquer sur Twitter, expliquant qu’il est très proche de la journaliste.

Le chroniqueur n’en est d’ailleurs pas à son premier dérapage : il a déjà été accusé d’homophobie en juin 2016.

Cauet : il encourage une agression sexuelle sur son plateau

En 2006, Rocco Siffredi, célèbre acteur de film pornographique a agressé Cécile de Ménibus sur le plateau de Cauet, rapporte Slate.

Dès le début de l’émission, l’acteur embrasse les seins de Cécile de Ménibus sous le regard de Florence Foresti, également présente. Les deux femmes cherchent à éviter tout contact physique avec lui. Elles ignorent, assure le site d’information, que Cauet les a présentées comme "deux salopes", avant d’expliquer à l’italien qu’il "pouvait y aller".

L’agression dure tout le long de l’émission et bien que Cécile de Ménibus crie "arrête", le plateau encourage Rocco Siffredi. L’homme n’hésite pas à se placer derrière la chroniqueuse, à l’attraper, à l’humilier. Il mime un rapport sexuel avec l’animatrice. Cette dernière, qui s’est exprimée sur le sujet en 2017, a d’ailleurs indiqué que la star s’en était à nouveau pris à elle dans les coulisses, n’hésitant pas à l’embrasser de force. Pourtant, des années plus tard, c’est à elle que Cauet à demandé "d’arrêter son cirque", estimant qu’elle l’avait "un peu chauffé", indique Le Dauphiné Libéré.

Ce jour là, Florence Foresti a également été agressée, souligne Slate. Le réalisateur de films pornographiques se lève, attrape l’humoriste avant de la forcer à s’allonger sur une table. Il tente alors de la pénétrer avec son doigt, encouragé par les rires gras des autres invités et du public.