Mort d’une fillette d’un an : la personnalité troublante de sa mèreIllustrationAFP
Le corps de la petite Vanille, un an, a été retrouvé dans une benne à vêtements d'Angers. Sa mère, qui présente des troubles psychiatriques, a avoué l'avoir tuée.
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Sa personnalité pose questions. Nathalie Stephan est accusée du meurtre de sa fille, Vanille, pour laquelle une alerte enlèvement avait été déclenchée samedi 8 février dans la journée. Âgée de 39 ans, elle a avoué le meurtre de la fillette d’un an dimanche, quelques heures seulement après avoir été retrouvée dans un hôtel de Nantes (Loire-Atlantique), mais seule.

Le corps du bambin a été découvert dans un conteneur à vêtement d’Angers (Maine-et-Loire), ville où elles vivaient toutes les deux. La trentenaire a été placée en garde à vue pour "meurtre aggravé" et les enquêteurs s’interrogent désormais sur sa personnalité car, comme le précise L’Express, elle a tenu des propos contradictoires lors de son interrogatoire par les forces de l’ordre.

Meurtre de Vanille : une mère qui a "des troubles psychiatriques importants"

Au moment du meurtre de sa fille, Nathalie Stephan était hébergée depuis un an dans le centre maternel d’Angers, un foyer qui accueille les femmes enceintes et les mères isolées en difficultés. Comme l’a expliqué le procureur de la République d’Angers dimanche 9 février, la presque quadragénaire présente "des troubles psychiatriques importants" et a donné "très peu d’explications" sur son geste. Pourtant, l’examen médical auquel elle a été soumise n’a pas révélé de "contre-indication" avec une garde à vue. Selon les informations du Parisien, la suspecte aurait affirmé aux enquêteurs avoir "étouffé" sa fille alors qu’elles se trouvaient ensemble dans un parc d’Angers. D’après une source proche de l’enquête, citée par le quotidien francilien, Nathalie Stephan "a peu d’entourage amical et familial". Face aux enquêteurs, elle aurait alterné entre le silence et les contradictions, affirmant notamment avoir déposé sa fille chez une amie, mais sans leur donner son identité.

Comment expliquer ce geste ? C’est ce à quoi vont désormais s’atteler les forces de l’ordre, alors que la jeune femme devait changer prochainement de centre d’accueil. D’après une source proche du dossier, citée par Le Parisien, "il y a plusieurs hypothèses. Peut-être qu’elle estimait ne plus arriver à assurer l’éducation de Vanille. Ou alors la perspective d’un changement de prise en charge de sa fille l’a perturbée". Elle a été décrite comme une femme discrète et qui ne présentait pas de danger pour ses enfants.

Meurtre de Vanille : une mère "discrète"

Lors d’une conférence de presse dimanche 9 février, le procureur de la République d’Angers a expliqué que la destination de Nathalie Stephan "pourrait être une détention ou une hospitalisation". D’après Le Parisien, elle aurait connu récemment un épisode suicidaire, était contrainte de prendre un traitement et aurait laissé des écrits "relativement inquiétants" dans sa chambre. Pourtant, selon des sources proches de l’enquête citées par le quotidien francilien, la suspecte n’était pas connue pour avoir des comportements violents à l’égard des enfants. Elle n’aurait pas non plus représenté un danger pour eux. Inconnue de la justice, elle était sans emploi.

D’après Le Parisien, les témoins interrogés par les forces de l’ordre ont décrit une femme "discrète" et "handicapée par ses troubles mentaux". Malgré ces derniers, elle pouvait passer des moments encadrés avec Vanille et sa deuxième fille, plus âgée. Pourtant, elle avait déjà manqué à ses obligations avec l'aînée, ne la ramenant pas à l’Aide sociale à l’enfance comme elle aurait dû le faire. Y a-t-il eu un dysfonctionnement ?

Meurtre de Vanille : une mère qui était "libre de sortir avec sa fille"

A sa naissance en 2019, Vanille avait été confiée à l’Aide sociale à l’enfance et placée par le juge des enfants dans une famille d’accueil. "Dans le cadre de ce placement éducatif, elle pouvait voir sa mère pendant un temps donné de la semaine ; cette semaine, c’était 48 heures qui étaient prévues, avec un aménagement du temps très libre", a expliqué le procureur dès le déclenchement de l’alerte enlèvement. "Au moment de sa disparition, Nathalie Stephan "était libre de sortir avec sa fille, mais elle devait en fin de journée la remettre à l’Aide sociale à l’enfance". 

L’alerte enlèvement a-t-elle été déclenchée trop tard ? Des critiques ont rapidement été émises après la découverte du corps de la fillette, alors que 24 heures s’étaient écoulées entre la non-remise de Vanille et l’alerte. Nathalie Stéphan aurait avoué avoir tué sa fille dès le vendredi après-midi, soit 24 heures avant le déclenchement de l’alerte enlèvement. Interrogée sur ce laps de temps, la substitut du procureur général de la République d’Angers a expliqué que "la maman ne représentait pas à priori de danger" : "Le temps que les personnes qui devaient récupérer l’enfant se manifestent, recherchent elles-mêmes localement l’enfant (…) qu’on étudie toutes les pistes de l’environnement de la maman, qu’on vérifie de manière physique tous les endroits où l’enfant serait susceptible d’être, tout ce temps s’écoule et puis ensuite on décide que c’est inquiétant véritablement".