Chocolat, vin, foie gras … : ces pénuries qui menacent la FranceIstock
On a beau repousser les préparatifs, les fêtes de Noël seront bientôt là et, cette année, il faudra peut-être compter sans quelques produits traditionnels… Fois gras, vin ou chocolats sont sous la menace de pénurie.
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Le chocolat

Le réchauffement climatique a des conséquences directes sur la production de chocolat. Lors du récent Salon du chocolat qui se tenait à Paris, plusieurs professionnels du secteur ont mis en garde. "Il y a un réel risque de pénurie" a déclaré notamment Christian Cilas, agronome au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, ainsi que le rapporte Ouest-France.

Les deux pays qui produisent à eux seul près de 70% du cacao mondial sont le Ghana et la Côte-d’Ivoire. Or le problème c’est qu’à cause du réchauffement climatique, ces deux pays sont particulièrement exposés à la sècheresse. Cette dernière a également pour conséquence de favoriser la transmission d’un virus porté par un insecte aimant l’air sec.

Le foie gras

Le foie gras risque de se faire un peu plus rare que d’habitude sur les étales pendant les fêtes. Comme le rapporte le Dauphiné, la production a chuté de 22% en 2017, ce qui représente une baisse de 4860 tonnes de foie gras en comparaison avec 2016. Les éleveurs de canards ont été touchés très fortement par la grippe aviaire, les forçant à abattre de nombreux palmipèdes.

Si le président du Comité interprofessionel des palmipèdes à foie gras se montre confiant, il conseille tout de même à ceux qui en voudraient sur la table du réveillon, de faire leurs achats assez en amont, afin d'avoir du choix. Quant à la hausse du prix, que la baisse de production risque d’entraîner, il assure qu’elle sera "assez indolore pour le consommateur final, puisqu'elle ne correspond qu'au surcoût de la biosécurité que nous mettons sur l'ensemble de la filière".

Le vin

Les Français peuvent se rassurer sur un point, ils ne sont pas les seuls touchés. Dans un article publié à la fin du mois d’octobre, Les Echos expliquent que la production mondiale de vin devrait reculer de 8% en 2017. L’organisation internationale de la vigne et du vin a prévu une "récolte historiquement basse cette année".

En France, le ministère de l’Agriculture tablait en juillet dernier sur une baisse de 17% du volume pour les vendanges, à cause notamment des gelées du printemps dernier. Les endroits les plus affectés ont été le Bordelais, les Charentes, l'Alsace, et le Jura. Dans Le Monde, Jérôme Despey, président du conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer n’a pas hésité à parler de "la récolte la plus petite depuis 1945".

Que cela ne soit pas une excuse pour boire outre-mesure et abuser des bulles, à Noël comme en toute occasion, à table il faut de la modération.

Le beurre

Le beurre c’est le produit dont tout le monde a parlé cet automne, justement parce qu’il se faisait de plus en plus discret dans les rayonnages. Le cabinet Nielsen estimait ainsi que le taux de rupture atteint les 48% dans la dernière semaine d’octobre.

Les agriculteurs ont dénoncé un stratagème des grandes surfaces qui ont, selon eux, refusé de s’adapter à la hausse du prix de la plaquette et ont donc ‘’joué’’ la carte de la pénurie. Pourquoi le prix a augmenté ? A cause de la demande mondiale en hausse. Résultat, la grande distribution, en refusant d’acheter du beurre, a poussé les industriels à l’exporter, comme le faisait remarquer Christine Delefortrie, président de la section laitière Nord, de la FDSEA dans La Voix du Nord.Au final,  le consommateur a, lui, été poussé à acheter plus de beurre, ce qui en retour a aggravé la pénurie. Toutefois, le cabinet Nielsen se montre rassurant, le phénomène est à la stabilisation.

Les litchis

Après l’apéritif (sans le vin), l’entrée (sans foie-gras), et le chapon (sans beurre), la partie dessert devra peut-être se faire sans litchis. Comme le rapporte L’info.re, la production a subi de très lourdes pertes à la Réunion cette année en raison d’un hiver austral pas assez froid et d’une pluviométrie trop abondante.

Cela impactera forcément les exportations en métropole. "On fait à peu près 25 à 30% de nos colis uniquement avec des letchis et là on va en faire que 5 à 10%", a expliqué le directeur de ColiPays, un exportateur. Des producteurs ont d’ailleurs envisagé de demander l’état de catastrophe naturelle.

Avec la rareté vient aussi l’impact sur le prix, les litchis de Noël devraient donc se vendre plus chers cette année.

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