Alexandra de Taddeo serait-elle une espionne à la solde de la Russie ? C'est en tout cas l'une des possibilités étudiées par les services de renseignements, dès la diffusion des vidéos intimes attribuées à Benjamin Griveaux.
Sommaire

La diffusion des vidéos intimes attribuées à Benjamin Griveaux serait-elle une opération montée depuis Moscou ? Selon 20 minutes, c'est la question qui s'est immédiatement posée aux autorités françaises, à la suite de la diffusion des images. 

Les services de renseignements français ont tenu à s'assurer qu'Alexandra de Taddeo n'avait pas de liens avec les services russes. La destinataire supposée des vidéos attribuées à Benjamin Griveaux a donc fait l'objet d'une enquête des autorités, pour établir un potentiel lien avec Moscou. 

La jeune femme est effectivement passionnée par la Russie depuis plusieurs années, ce qui aurait mis la puce à l'oreille des enquêteurs. L'étudiante parle couramment le russe et a consacré son mémoire à la politique de la Fédération russe en Arctique. Elle a également interviewé plusieurs personnalités du pays en 2017, détaille 20 minutes. Au vu de ces éléments, Alexandra de Taddeo est très vite suspectée par les services de renseignement, explique le quotidien. 

"Si elle n'est pas une espionne russe, tant mieux pour la France"

"On a parlé d'un piège, d'un complot russe", a expliqué son avocate, Me Noémie Saidi-Cottier, lundi 24 février sur France Info. "Si elle n'est pas une espionne russe, tant mieux pour la France. Parce que cela serait quand même très compliqué si ce genre d'images se retrouvait dans les mains d'une espionne, entre les mains d'une personne qui serait capable de vendre de telles images pour faire chanter un ministre", ajoute-t-elle ensuite. L'avocate a de toute façon rappelé que sa cliente avait gardé les vidéos pour se protéger de l'ancien porte-parole, et non pour les divulguer sur les réseaux. 

Alexandra de Taddeo : une piste écartée

"Si un service était derrière, il aurait fait en sorte que les vidéos soient diffusées après la date limite de dépôt des listes pour les élections municipales", estime un haut fonctionnaire pour 20 minutes.  Celui-ci ne croit donc pas à une manipulation de la part des renseignements russes. En effet, après le 27 février, Benjamin Griveaux, tête de liste LREM n'aurait pas pu être remplacé, conduisant à la défaite immédiate du parti présidentiel. 

Au cours de l'enquête, les pistes faisant d'Alexandra de Taddeo une espionne s'amenuisent donc peu à peu. Si bien que selon les informations du quotidien, les autorités ont finalement écarté cette hypothèse.

La France a des relations stables avec la Russie

Par ailleurs, si les services de renseignement russes ont souvent eu recours au "Komparat", la méthode qui consiste à sortir des dossiers compromettants sur une personne. Pour quelles raisons auraient-ils attaqué Benjamin Griveaux et la France ? Ainsi, selon une source proche du dossier contactée par 20 minutes, la Russie n'aurait pas d'intérêt à pratiquer ce genre d'action. 

Emmanuel Macron a multiplié les gestes envers le pays, en 2019, détaille le quotidien. En effet, le président de la République avait par exemple appuyé, en juin, le retour de la Russie à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe.

Il est donc difficile d'imaginer que la Russie cherche à mettre des bâtons dans les roues d'Emmanuel Macron et qu'Alexandra de Taddeo soit une espionne. La jeune femme a été mise en examen dans l'affaire des vidéos intimes.