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Après plus d'un an d'enquête, un important réseau de proxénètes composé de sept hommes et de onze femmes, a été démantelé cette semaine à Lyon. Une organisation pyramidale avec, à sa tête, un pasteur évangéliste qui exploitait une cinquantaine de jeunes femmes provenant essentiellement du Nigeria.

Exploitation sexuelle, clandestinité, misère... Il aura fallu 15 mois d'enquête pour que les policiers de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) et la police judiciaire de Lyon parviennent à y mettre fin. Sept hommes et onze femmes (soit 18 personnes au total) âgés de 27 à 42 ans, ont été interpellés en milieu de semaine à Lyon, au Havre, à Nîmes, au Portugal, ainsi qu'en Italie. Mis en examen vendredi à Lyon (Rhône), ils sont accusés d'avoir constitué et développé un vaste réseau de prostitution qui exploitait, depuis fin 2016, un cinquantaine de jeunes femmes contraintes d'assurer des passes à bord de 30 camionnettes garées dans le quartier de Gerland.

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Le pasteur allait chercher les futures prostituées dans les centres d’accueil italiens

A la tête de cette organisation ? Un pasteur évangéliste qui s'attelait à prêcher la "bonne" parole auprès de "mamas" qui, elles-mêmes, "s'occupaient des filles", a indiqué Jean-Marc Droguet, Chef de l'Office central pour la répression de la traite des êtres humains. Âgé de 33 ans, le pasteur en question se rendait en Italie pour aller chercher des jeunes femmes de 20 à 22 ans qui se trouvaient dans des centres de rétention pour migrants. Selon les premiers éléments de l'enquête, il semblerait qu'une cinquantaine de jeunes femmes aient été exploitées par le réseau, bien que Jean-Marc Droguet estime qu'il devait sûrement y en avoir "beaucoup plus".

Une mécanique parfaitement rodée

Dans le détail, le pasteur proxénète se chargeait d'assurer toute la logistique contre une contribution de 50 euros par jour et par fille. Il leur fournissait logements, nourriture, chauffeurs, ainsi que des véhicules afin qu'elles puissent se rendre sur leur lieu de travail. Coté bénéfices, il semblerait que cette "petite entreprise" pouvait rapporter jusqu'à 150 000 euros par mois, mais que les sommes aient été rapatriées au Nigeria via un système de transfert d’argent. 30 000 euros en liquide ont toutefois été découverts au moment des perquisitions. Quant aux 18 proxénètes mis en examen, ils ont tous continué à nier les faits répliquant qu'ils souhaitaient tout simplement soutenir leurs compatriotes dans le besoin.

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