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Les Français n'ont de cesse de retarder leur départ en retraite. Un choix qui, il est vrai, peut présenter des avantages certains…
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Retraite : des départs de plus en plus retardés

Les Françaises et les Français n’ont de cesse de retarder leur départ à la retraite. En 2006, ils cessaient de travaillaient à 61 ans environ, tandis qu’en 2018 l’âge moyen de la cessation d’activité s’établissait à 62,8 ans rapporte Le Figaro. Ce recul s’explique, poursuit le quotidien, par "l’effet conjugué des différentes réformes des retraites et de l’accroissement de l’espérance de vie".

Dans les colonnes du Télégramme, plusieurs retraités ou futurs retraités expliquent leur choix de travailler plus longtemps que nécessaire. Les raisons invoquées sont souvent financières. "Pour ne pas trop perdre", explique par exemple Martine, 64 ans, qui a du repousser son départ de deux ans. Jacques, issu de la fonction publique, compte en faire autant. C’est pour s’assurer un niveau décent de vie après la retraite qu’il se sent contraint de continuer à exercer.

Si certains évoquent aussi la nécessité d’entretenir leur "forme intellectuelle", la plupart parlent seulement de raisons financières. Et pour cause : retarder son départ permet, dans certaines situations, l’obtention de bonus.

Retraite complémentaire & surcote : tout l’intérêt de retarder son départ ?

La fusion de l’Agirc-Arrco, survenue le 1er janvier 2019, s’est accompagnée de l’implémentation d’un nouveau mécanisme visant à pousser les futurs retraités à retarder leur départ : un mécanisme de bonus-malus.

Comme le rappelle Capital, chaque assuré décidant de liquider ses droits à la retraite complémentaire dès 62 ans, ou sans avoir assez de trimestres pour prétendre au taux plein, connaîtra une minoration de sa pension de 10%. Ce désagrément dure 3 ans, sous réserve de ne pas dépasser 67 ans.

Si ce malus est susceptible de poser de nombreux problèmes, notamment liés au manque de communication entre la CNAV et l’organisme de retraite complémentaire ainsi que l’a expliqué Planet, il comporte également un second volet.

Quiconque décidera de poursuivre son activité au-delà de l’âge légal de départ à la retraite – et là encore à condition d’avoir accumulé suffisamment de trimestres pour le taux plein – pendant au moins deux ans obtiendra un bonus. A partir de 2 ans, la majoration sera de 10%. Pour 3 ans, elle s’établit à 20% et pour 4 à 30%. Elle ne dure cependant qu’un an.

Retraite : cette autre surcote à laquelle vous pourrez prétendre

Ce n’est un secret pour personne : chaque trimestre cotisé après 62 ans ouvre de nouveaux droits dans l’intégralité des régimes de base. Dans le détail, un nouveau trimestre grossit de 1,25% la pension de chaque assuré(e). Pour obtenir une majoration de 5%, il faut donc retarder son départ d’un an.

Puisque cette valeur est invariable et parce qu’elle n’a pas de limite, le bonus peut devenir considérable après quelques années. En deux ans, la majoration atteint 10% et elle grimpe jusqu’à 20% pour quatre ans de plus travaillés. Cotiser une année durant encore après le taux plein permet à un retraité dont la pension de base est de 1 300 euros mensuels de toucher 65 euros de plus chaque mois, rappelle Capital.

Retarder son départ à la retraite pour obtenir une majoration de la durée d’assurance ?

Autre avantage évoqué par Capital, la possibilité de bénéficier d’une majoration de la durée d’assurance. Elle est accordée à tous les assurés qui continuent à travailler passé le taux plein (65 ou 67 ans, selon la génération de naissance).

Cependant cet argument n’est pertinent que pour celles et ceux qui peuvent déjà prétendre à une retraite entière. Dans le cas inverse, repousser sa cessation d’activité assure à l’assuré la possibilité de majorer la durée de la période pendant laquelle il sera pris en charge de 2,5% par trimestre cotisé après l’obtention du taux plein.