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Selon "Mediapart", le micro-parti Jeanne est de nouveau visé par une information judiciaire. Mais ce n'est pas la seule affaire dans laquelle le FN est empêtré.
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Le micro-parti Jeanne visé par la justice

Le micro-parti Jeanne, chargé de récolter des fonds pour les campagnes électorales du FN, est de nouveau visé par une information judiciaire, a indiqué mercredi Médiapart. Le parquet de Paris enquête sur des soupçons d'escroqueries, abus de biens sociaux et blanchiments d'argent.

L’ouverture de l’enquête fait suite à un signalement du service antiblanchiment Tracfin le 9 juin dernier. " Une série de flux financiers suspects  a attiré l'œil de Tracfin, qui a transmis à la justice des éléments portant sur la période allant de janvier 2014 (lors des campagnes municipales et européennes) à avril 2016. Les enquêteurs ont constaté que les flux impliquant Jeanne, Riwal et des sociétés du réseau avaient explosé en deux ans. Ils ont notamment mis au jour des flux créditeurs de  plusieurs millions d'euros  sur le comptes de Jeanne et de Riwal, mais aussi des flux débiteurs extrêmement importants’’, explique Mediapart.

Sont mis en cause dans cette enquête le micro-parti Jeanne, et ses deux trésoriers : Axel Loustau et Olivier Duguet. Apparaît également dans l’affaire le nom de Frédéric Châtillon,  ex-leader du mouvement identitaire GUD , un proche de Marine Le Pen. Contacté par le site, Axel Loustau refuse de commenter l’affaire, se bornant à assurer ‘’que Jeanne a des fournisseurs, qu’elle règle au fur et à mesure. Des signalements Tracfin sur Jeanne,  il y en a eu d’autres , et on a vu ce que ça a donné…’’

Le patrimoine des Le Pen

Au mois de janvier dernier, u ne  enquête  préliminaire a été ouverte par le parquet national financier sur des déclarations inexactes de patrimoine concernant  Marine Le Pen. Si, initialement, c'était Jean-Marie Le Pen qui était visé par cette enquête, après analyse des éléments transmis par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), "le périmètre de l'enquête est étendu aux faits de déclaration inexacte de patrimoine à la HATVP concernant Madame Marine Le Pen."

Un mois plus tôt, la HATVP  avait saisi le parquet national financier , doutant de " l’exhaustivité et la sincérité" des déclarations de patrimoine établies en 2014 par Marine Le Pen et son père. La présidente du FN avait aussitôt déposé un recours devant le Conseil d’Etat, finalement rejeté. 

La Haute Autorité leur reproche d’avoir sous-évalué leurs actifs respectifs, en l’occurrence des parts dans une société civile immobilière, pour les deux tiers de leur valeur. Cela représenterait plus de 1 million d’euros pour Jean-Marie Le Pen et plusieurs centaines de milliers d’euros pour sa fille. Selon Le Monde, les Le Pen auraient sous-évalués de deux tiers la valeur de leur patrimoine.

Marine Le Pen avait réagi en parlant d'une "volonté de nuire désormais systématique et outrancière". 

Les assistants d'eurodéputés FN

Le parti de Marine Le Pen est dans le viseur de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) concernant l'emploi de deux assistants d'eurodéputés FN. Le parti est soupçonné d'avoir salarié Catherine Griset et Thierry Légier (le garde du coprs de Marine Le Pen) alors qu'ils travaillaient en même temps pour le compte du FN, selon Marianne et Médiapart. Le 31 octobre, l'OLAF a réclamé 339 946 euros à la présidente du FN en guise de recouvrement des sommes indûment octroyées aux assistants parlementaires, selon l'instance européenne. Ces 339 946 euros litigieux correspondent à des salaires versés entre 2010 et 2016, soit l'actuelle et la précédente législature.

L'avocat de Marine Le Pen, Maître Marcel Ceccaldi, a dénoncé dans Marianne une "manœuvre" et une "tartufferie" : "Comment voulez-vous segmenter le travail des assistants d'un député et découper en tranche de chronomètre ses activités, a fortiori lorsqu'il s'agit de la présidente d'une formation politique de premier plan ? Est-ce que l’exécutif du Parlement a le droit et le pouvoir de contrôler l’activité des assistants en demandant un mémoire sur leur travail ? C’est la liberté même du mandat qui est en cause."