
Les arnaqueurs continuent malheureusement de sévir en France, arborant pléthore de stratégies plus vicieuses les unes que les autres. Comment éviter de se faire arnaquer ? Quel est le réflexe à adopter pour...
Quels animaux ont tué Elisa Pilarski ? La jeune femme de 29 ans est décédée le 16 novembre dernier dans une forêt de l’Aisne, le corps mordu par des chiens. Très vite, le compagnon de la victime a tourné ses soupçons vers les chiens qui participaient ce jour-là à une chasse à courre, mais les enquêteurs se penchent également sur d’autres hypothèses.
L’une d’elles est une attaque du chien qu’Elisa Pilarski promenait à ce moment-là. Âgé de deux ans, Curtis est un American Staffordshire, considéré dans certains pays comme un "chien d’attaque dangereux".
En France, cette race a été classée dans la catégorie 2, c’est-à-dire parmi les chiens de garde et de défense. Il ne peut donc pas être détenu par une personne mineure ou qui possède un casier judiciaire. Son propriétaire doit impérativement le museler et le tenir en laisse sur la voie publique, les transports en commun et tous les lieux publics.
Curtis a été retrouvé blessé près du corps de la jeune femme par son compagnon, Christophe Ellul. Depuis le drame, il a été pris en charge par des vétérinaires et placés dans une fourrière. De nombreux internautes se sont émus du sort de l’animal et ont lancé une pétition pour le "sauver" quand courait la rumeur d’une possible euthanasie. Plus de cinq semaines après la mort d'Élisa Pilarski, son compagnon a posté un message sur Facebook pour donner des nouvelles du chien. Dans un message publié le jeudi 26 décembre, Christophe Ellul explique que le chien est "actuellement sous réquisition judiciaire à la fourrière de Beauvais". "On nous a parlé de quarantaine des suites de ses blessures mais, un incident indépendant du drame aurait entraîné une procédure de chien mordeur et il doit prochainement passer une évaluation comportementale".
Le compagnon d'Élisa Pilarski n’en dit pas plus dans son message. Que se passe-t-il lorsqu’un chien est considéré comme mordeur ? Selon l’article L211-14-2 du Code rural et de la pêche maritime, "tout fait de morsure d’une personne par un chien est déclaré par son propriétaire ou son détenteur ou par tout professionnel en ayant connaissance dans l’exercice de ses fonctions à la mairie de la commune de résidence du propriétaire ou du détenteur de l’animal".
Selon un arrêté du 21 avril 1997, l’animal qui a mordu doit être "placé à la diligence et aux frais de son propriétaire ou de son détenteur sous surveillance d’un vétérinaire sanitaire". Lors de cette surveillance – d’une durée de 15 jours pour un animal domestique – le chien doit être présenté trois fois au même vétérinaire sanitaire. Le propriétaire de l’animal doit également le soumettre à une évaluation comportementale, qui est communiquée au maire de la commune.
Depuis la mort d'Élisa Pilarski, le flou persiste autour du sort de son chien. Christophe Ellul explique dans son message qu’ils essaient "de le transférer de cette fourrière depuis le début, auprès d’une structure spécialisée dans la réadaptation de chiens traumatisés suivant des méthodes positives" et ce, "afin qu’il puisse bénéficier d’un environnement serein et mieux adapté à sa situation". Peu de temps après le drame, il expliquait ne pas croire à l’implication de leur chien Curtis.
Depuis la mort de sa compagne, qui était enceinte de leur enfant, Christophe Ellul se bat pour connaître la vérité. Des prélèvements génétiques ont été effectués sur 65 chiens, dont Curtis. Les résultats ne seront pas disponibles avant le mois de février mais, très vite, le compagnon d'Élisa Pilarski a écarté toute implication de Curtis. Interrogé par France 3, il évoquait alors la relation qu’elle entretenait avec le chien, affirmant qu’il était "son bébé" et qu’il s’agissait d’un duo qui "fonctionnait bien".
Dans son message posté sur Facebook, il explique que Curtis "n’a pas pu être pris en charge comme il se doit". "Nous ne recevons plus de nouvelles et nos doutes se portent sur l’état psychologique de Curtis, ayant perdu tous ses repères, vécu un lourd traumatisme, confiné en box entouré de chiens qui aboient toute la journée… Comment espérer une évaluation objective dans un tel contexte". Avec les proches de la jeune femme, ils ont donc décidé de se mobiliser pour l’animal, expliquant qu’ils se battent "pour lui depuis le premier jour". Une cagnotte a été ouverte afin "d’aider pour les frais de pension, avocats… qui sont engagés pour Curtis". En seulement quelques jours, elle a dépassé les 3 100 euros sur les 3 500 demandés.
Dans un message posté sur Facebook, Christophe Ellul a adressé ses remerciements à tous ceux qui ont participé. De nombreuses personnes se mobilisent également sur une page créée en hommage à la jeune femme. Des centaines d’internautes y partagent leurs condoléances, leur tristesse, mais aussi leurs interrogations sur l’affaire et sur le sort réservé à Curtis. Dans un autre message posté deux jours après celui indiquant l’existence d’une cagnotte, il explique : "Cet élan de solidarité nous touche en ces temps difficiles et je remercie toutes les personnes mobilisées". "Nous serons complètement transparents sur l’utilisation de cette cagnotte. Cela ne fera pas revenir ma femme et mon fils, mais cela aidera énormément Curtis, et je sais qu’elle l’aurait voulu…".
Dans ce message, Christophe Ellul tient néanmoins à faire une mise au point pour certains internautes : "Concernant les pétitions qui circulent, encore une fois merci pour votre mobilisation, mais je vous demande à tous de rester simples, ne pas écrire de lettre à qui que ce soit sans notre consentement". S’il avait parlé peu de temps après le drame, le compagnon d'Élisa Pilarski avait, depuis, gardé le silence. Le 16 décembre dernier, il avait posté un message poignant pour marquer le premier mois de la disparition de sa compagne. Il exprimait alors ses difficultés à avancer sans elle et sa détermination à connaître la vérité sur ce qu’il s’est passé ce jour-là.