Soldes : comment éviter d’être pris pour un pigeon ?
Survivre aux soldes sans se faire arnaquer, c'est possible. Il suffit d'un peu de bon sens et de bien connaître vos droits en tant que consommateur.
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En magasins comme sur Internet, les soldes d'hiver commencent le mercredi 9 janvier 2013 et dureront jusqu’au 12 février prochain.

Rituel incontournable pour des millions de Français, courir les soldes suppose un bon sens de l’observation, un peu de jugeote et une patience à toute épreuve.

Mais avant de foncer dans le magasin le plus proche pour espérer dégoter la veste de ses rêves à prix cassé, un petit rappel de la réglementation en vigueur s’impose. Car entre arnaques et choix impulsifs aussitôt regrettés, les soldes sont aussi une période à haut risque pour les consommateurs.

Se renseigner sur le prix de référence

Que ce soit sur les lieux de vente ou sur les sites Internet marchands, les commerçants doivent, pour chaque produit, mentionner le prix réduit et le prix d’origine, appelé "prix de référence". Une étiquette n’annonçant que le prix soldé et le pourcentage de ristourne mérite donc une vigilance particulière.

Le choix du prix de référence obéit en effet à des règles très strictes : il ne doit pas excéder le prix le plus bas effectivement pratiqué au cours des trente derniers jours avant le début des soldes.

Nombreux sont les commerçants tentés de gonfler leurs prix juste avant les soldes, pour augmenter leurs marges tout en conservant des réductions alléchantes pour le client. Cette pratique, illégale, est sanctionnée car elle s’apparente à de la publicité mensongère.

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Pour éviter de se faire flouer sur le prix de référence, une seule solution : dans le mois précédent les soldes, il faut préparer ses achats en comparant et notant les prix des articles qui vous intéressent.

Autre recommandation, de bon sens : garder la tête froide et ne pas se laisser griser par l’effervescence des soldes. Pensez à bien regarder la différence entre le prix d’achat normal et le prix soldé, et pas seulement la réduction, aussi importante soit-elle.

Eviter la confusion entre articles soldés et non soldés

Les commerçants ont l’obligation de bien différencier les produits en solde des autres, sous peine là encore d’être coupables de publicité trompeuse. Par exemple, la distinction entre les soldes et les nouvelles collections doit clairement apparaître aux yeux des clients.

Mais l’étiquetage et l’affichage en magasin laissent souvent place à l’ambiguïté : on ne sait pas si un panneau correspond bien à un produit, on trouve des bacs mélangeant articles soldés et non soldés… Cette stratégie des commerçants n’est pas anodine : une fois le produit entre les mains, vous aurez beaucoup plus de mal à le lâcher, même si ce n’est pas celui que vous cherchiez à l’origine.

Entrer dans une boutique en pensant faire des affaires et repartir avec deux ou trois pièces de la prochaine collection, payées à prix fort, est un grand classique des soldes. La parade à cette tromperie est pourtant simple : ne viser que les produits clairement affichés « en soldes » et regarder plutôt deux fois qu’une les étiquettes.

Savoir que les limitations de garanties sur les soldes sont illégales

Un article soldé bénéficie des mêmes garanties en matière de défauts de fabrication ou de service après-vente que tout autre article.

L’exception des soldes, souvent mise en avant par les commerçants, ne tient donc pas. La prochaine fois que l’on vous dit : "vous ne pouvez pas tout avoir : le prix soldé, et la garantie", rétorquez que justement, si.

En cas de vice caché, le vendeur est ainsi tenu de remplacer ou de rembourser le produit. La mention "article ni repris, ni échangé" ne change rien à ce devoir du commerçant.

Par contre, il faut bien noter que cette obligation ne concerne que les imperfections ou malfaçons qui ne sont pas facilement détectables : si le défaut était évident, vous ne pourrez vous en prendre qu’à vous-même !

Connaître ses droits en matière d'échange et de remboursement

Si votre pull acheté en soldes n’a pas de défaut de fabrication mais que vous vous êtes juste trompé de taille, il vous reste à espérer que le commerçant soit de bonne humeur. Car juridiquement, rien ne le contraint à échanger ou rembourser un produit acheté trop vite : il s’agit d’un simple geste commercial, facultatif.

En revanche, si le commerçant ne précise pas clairement que ses conditions habituelles d’échange ou de remboursement ne s’appliquent pas pendant les soldes (affichage, étiquette), il est tenu de les respecter.

Par exemple, si votre ticket de caisse mentionne "article échangeable sous 30 jours" mais que vous n’avez repéré nulle part en magasin que cette possibilité était exclue durant les soldes, vous pouvez exiger l’échange auprès du vendeur.

Cette astuce est également valable pour le paiement par chèque, l’utilisation d’un bon d’achat, le droit d’essayer des vêtements en cabines d’essayage…

Bonus spécial clients internautes

Quid des soldes sur Internet ? De plus en plus de consommateurs se tournent vers les achats en ligne, sans forcément en connaître les règles spécifiques.

Une commande sur Internet relève de la vente à distance, pour laquelle il existe un droit de rétraction de sept jours : vous avez une semaine pour revenir (sans conséquence) sur votre achat, qu’il soit soldé ou non.

Et bonne nouvelle pour les internautes qui ont le clic un peu trop facile : une loi sur la protection des consommateurs, votée en octobre 2011, va étendre ce délai de rétraction à 14 jours.

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