Salman Rushdie : l’assaillant plaide « non-coupable »Creative Commons
L'agresseur de l'écrivain Salman Rushdie, un jeune Américain d'origine libanaise, a plaidé « non coupable » de « tentative de meurtre » lors de son audience de procédure à Chautaqua (État de New York, États-Unis), rapporte l'AFP. L'écrivain, toujours hospitalisé après avoir été poignardé le 12 août 2022, a pu prononcer quelques mots.

L’agression de Salman Rushdie pendant une conférence au centre culturel de Chautauqua, dans l’État de New York, a créé une onde de choc dans le monde. Poignardé une dizaine de fois au niveau du cou, du visage et du foie, l’auteur des Versets sataniques a été hospitalisé juste après l’attentat, le 12 août 2022, à Erié, dans l’État de Pennsylvanie, non loin de la frontière canadienne.

Son assaillant présumé, Hadi Matar, a été interpellé quelques secondes après l’agression. Américain d’origine libanaise, âgé de 24 ans, il est poursuivi pour « tentative de meurtre et agression ». L’AFP rapporte que l’accusé est resté muet lors de son audience de procédure au tribunal de Chautauqua ; il a plaidé « non coupable » par la voix de son avocat. Ses motivations ne sont pas connues pour le moment.

L’écrivain dans un état grave

Les proches de Salman Rushdie ont pour le moment donné peu d’informations sur son état de santé. Placé sous assistance respiratoire, l’écrivain de 75 ans a tout de même pu prononcer quelques mots au lendemain de son agression, selon son agent Andrew Wylie. « Salman va probablement perdre un œil, les nerfs de son bras ont été sectionnés et il a été poignardé au foie », s’est alarmé ce dernier auprès du New York Times.

Depuis, le domicile de Hadi Matar dans le New Jersey a été perquisitionné et les forces de l’ordre ont pu récupérer du matériel informatique, selon un reportage de Franceinfo. Sur son compte Facebook, maintenant supprimé, le jeune homme montrait son admiration pour l’ayatollah iranien Khomeini. Ce dernier est l’auteur d’une fatwa contre Salman Rushdie en 1989, après la publication des Versets sataniques qui a embrasé une partie du monde islamique. Ses traducteurs ont aussi été ciblés, comme le Japonais Hitoshi Igarashi, poignardé à mort en 1991. Depuis, l’écrivain britannique d’origine indienne a dû vivre caché, et s’est installé à New York il y a 20 ans.