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Les députés de la majorité ont réalisé un véritable coup de théâtre mercredi à l'Assemblée en supprimant le report de six mois de la revalorisation annuelle des retraites. Et pour cause : il s'agirait d'une erreur de la part de certains d'entre eux qui se seraient trompés au moment du vote.

© AFPOups, ils se sont trompés. C’est en effet ce qu’assure un petit groupe de huit députés PS au lendemain de la suppression du report de six mois de la revalorisation annuelle des retraites (du 1er avril au 1er octobre). Pourtant prévue dans le projet de loi qui était débattu mercredi à l’Assemblée, cette mesure a en effet été supprimée par 44 voix contre 39. La faute à une erreur au moment du vote, assurent les députés socialistes Christian Paul et Jean-Marc Germain.

Un nouveau vote avant la fin des débats ?Mais si l’erreur a été reconnue, elle ne pourra cependant pas être réparée dans l’immédiat. Un conseiller de Marisol Touraine, la ministre aux Affaire Sociales chargée de défendre ce projet de loi du gouvernement, a en effet indiqué que ce dernier reviendrait sur le report de la revalorisation annuelle des retraite d’ici quelques jours et ce, par un amendement voire un deuxième vote. Une annonce qui est loin d’avoir fait l’unanimité dans l’Hémicycle. "Le gouvernement ne peut pas demander un nouveau vote sur une telle question. C'est une mesure phare du projet qui est annulée et nous allons demander demain une suspension des débats sur la réforme eu égard aux conséquences financières du vote", ont ainsi déploré les députés du Front de Gauche, André Chassaigne et Marc Dolez. De leur côté les députés UDI se sont davantage réjouis de cette nouvelle qui a, selon eux, "évité d’infliger aux Français une triple peine : baisse des salaires, hausse du coût du travail et baisse des pensions de retraites".

La question des petites retraites continue de diviserEt alors que certains députés de la majorité avaient manifesté leur intention de défendre des amendements visant à épargner les petites retraites – dont celles se trouvant juste au-dessus du minimum vieillesse -  du report de six mois de la revalorisation censé rapporter 800 millions d'euros à l'Etat dès 2014, ils se sont retrouvés bien seuls à l’Assemblée Nationale. Les autres ont en effet vigoureusement contesté ce report pour cette catégorie de retraités. Ce qui n’a pas manqué de soulevé la colère de certains députés PS. A l’instar de Marc Dolez qui a interpellé Marisol Touraine : "Comment pouvez-vous dire que les petites retraites sont épargnées alors que tous celles et ceux qui sont juste au-dessus du minimum vieillesse n'arrivent pas à payer leurs factures. C'est une mesure injuste et cynique". Même constat à droite, où l’ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, a lancé : "Pour la quasi-totalité des retraités, il y aura une baisse du pouvoir d'achat. Vous faites des économies sur le dos des retraités, c'est une mesure antisociale".