Retraite : 2019, l’année du changementIllustrationIstock
En cette nouvelle année, les salariés et les retraités vont être impactés par toute une série de nouveautés. Hausse des cotisations, fusion Agirc-Arcco, annulation partielle de la CSG... Faisons le tour du sujet.
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Retraite 2019 : vers un système universel

Exit la quarantaine de régimes actuels.La nouvelle réforme des retraites doit aboutir à un "système universel plus simple, plus juste, pour tous (..), dans lequel chaque euro cotisé donnera des droits identiques, quel que soit le statut (salariés, indépendants, fonctionnaires) de celui qui cotise et le moment de sa carrière où il cotise. Il s’agit de construire un système plus lisible, plus juste et plus solidaire."

Cela suppose donc, comme le notifie le communiqué du Ministère des Solidarités et de la Santé daté du 10 octobre dernier "de remettre en débat le système actuel, ses objectifs, ses paramètres et son pilotage." L’équipe de Jean-Paul Delevoye en charge du dossier, doit pour cela émettre des recommandations à l’exécutif au printemps prochain.

Mais avant cette date, comme l’indique le site Votre argent, de nouvelles règles apparaissent, dès janvier. Voici lesquelles.

Retraite 2019 : fusion d’Agirc et Arrco

Top départ le 1er janvier.La fusion des régimes complémentaires Agirc (pour les cadres) et Arrco (pour l’ensemble des salariés du privé), décidée en 2015, n’est pas sans conséquence.Les anciens points Agirc et Arrco sont désormais convertis en points du régime unifié Agirc-Arrco. Si les salariés non-cadres ne verront pas la différence sur leur relevé (même valeur), les cadres se voient à présent appliquer un coefficient de conversion de 0,347791548.

Le bonus-malus temporaire, affecte quant à lui les personnes nées à partir de 1957, ne souhaitant pas retarder leur départ à la retraite d’au moins un an, une fois les conditions du taux plein remplies (sauf exceptions). Elles risquent 10% de minoration durant trois ans maximum. A contrario, si vous prolongez votre activité d’un an, un bonus de 10% vous sera offert. Deux ans de plus ? Plus 20% ! Trois ans supplémentaires ou davantage ? 30% de bonus !

Retraite 2019 : des cotisations en hausse

Un rituel pour les fonctionnaires.Les cotisations vieillesse grimpent comme chaque année en janvier. En 2019, la hausse est de 0,27 point, ce qui amène le taux à 10,83%.

Si les salariés non-cadres ne sont pas impactés par cette augmentation, ils cotisent désormais de la même manière que les cadres pour leur retraite complémentaire. En effet, les niveaux de cotisations ne dépendent plus que du niveau de salaire.

Ce nouveau système, découlant du mariage Agirc-Arrco, donne naissance à deux tranches de cotisations pour tous : du premier euro au plafond de la Sécurité sociale (3377 € par mois en 2019), le taux est de 7,87% (part salariale + patronale). Au-delà et jusqu’à 8 fois ce plafond (27 016 € en 2019), le taux applicable est de 21,59%.

En sus, une contribution d'équilibre général (CEG) de 2,15% sur la tranche 1, et 2,70% sur la tranche 2, ainsi qu’une contribution d'équilibre technique (CET), de 0,35%.

Retraite 2019 : réorganisation de la Cipav

Forte restriction de périmètre. Jusqu’à présent, la Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales gérait la retraite complémentaire de 400 professions !

Depuis le 1er janvier, son champ d’exécution se limite à seulement une vingtaine de métiers (architectes, géomètres-experts, ingénieurs-conseils, ostéopathes, psychothérapeutes, etc.).Les libéraux désormais "exclus" de la Cipav (consultant, professeur de yoga, rédacteur…) seront donc inscrits à la Sécurité sociale des indépendants, puis au régime général dès 2020.

Vous avez créé votre activité avant 2019 et votre profession ne figure pas dans la liste de celles restant à la Cipav ? Un droit d’option s’offre à vous. Vous avez jusqu'en 2023 pour choisir de rester ou de quitter définitivement le régime, afin de rejoindre les indépendants non libéraux.

Retraite 2019 : évolution du revenu brut pour l’acquisition d’un trimestre

Comme le rappelle le site Votre Argent, "on n'acquiert pas un trimestre en travaillant trois mois mais en cotisant sur la base d'un certain revenu", remémore . Pour valider des trimestres de retraite auprès de la Caisse nationale d’assurance vieillesse, il faut donc percevoir un salaire soumis à cotisations, représentant 150 fois le montant du Smic horaire.

Combien faudra-t-il donc percevoir en 2019 pour valider un trimestre ?

Le Smic horaire brut ayant été fixé à 10,03 € à compter du 1er janvier 2019, il sera nécessaire de gagner 1 504,50 € de salaire brut (150 x 10,03 euros brut depuis le 1er janvier 2019). Soit 22,50 € de plus que l’an dernier.Pour valider vos 4 trimestres, il vous faudra donc toucher 6 018 €.

Retraite 2019 : une revalorisation "symbolique" des pensions

+ 0,3% ! Voici la hausse qui est appliquée en ce mois de janvier aux pensions de base et aux pensions complémentaires des artisans, des commerçants et des agents non-titulaires de la fonction publique.

Une revalorisation sous-indexée par rapport à l'inflation, qui atteint quasiment les 1,8%. Une décision assumée du gouvernement qui se dit être contraint de faire de nouvelles économies face à une croissance moins robuste qu’espérée.Quant aux anciens avocats, leur pension complémentaire grimpe de 0,5 %.

Malheureusement, les retraités ne pourront pas se rattraper avec les retraites complémentaires, comme le précise Boursier.com.

En effet, depuis l’accord de 2015, les pensions de l’Agirc-Arrco sont revalorisées en novembre au niveau de l’inflation (prévision de l’Insee), moins un point. Elles ont ainsi augmenté de 0,6% au 1er novembre 2018.

Retraite 2019 : coup de pouce aux bénéficiaires du minimum vieillesse

L'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa, l'ex-minimum vieillesse) permet aux personnes qui ont peu ou pas cotisé de bénéficier d’un minimum retraite.La date de revalorisation, initialement prévue les 1er avril, est, à compter de 2019, avancée au 1er janvier.

Cette année, les bénéficiaires jouissent de ce fait d’une nouvelle revalorisation exceptionnelle, de 35 € par mois ! Une personne seule peut donc désormais percevoir 868,20 € maximum.

En ce qui concerne les couples, l’Aspa est majorée de 54,34 € pour atteindre 1347,88 € par mois.

Le 1er janvier 2020, une bonification du même montant est également prévue. L’Aspa atteindra donc 903 € mensuels pour un foyer fiscal d’une personne et 1402,22 € pour un couple.

Retraite 2019 : annulation partielle de la hausse de CSG

3,8 millions de foyers fiscaux concernés.Face à la colère et aux revendications des Gilets Jaunes, cette mesure a été votée en urgence au Parlement, en décembre dernier.

Ainsi, les retraités ne dépassant pas un certain niveau de revenus se voient rétablir l’ancien taux plein de CSG : 6,6 % au lieu de 8,3 %, dès janvier.

Pour cela, leur revenu fiscal de référence (RFR figurant sur l'avis d'imposition) doit être compris entre 14 548 €  et 22 580 € pour un foyer constitué d'une seule part fiscale. Selon le gouvernement, cela correspond à un plafond de revenus de 2000 € nets pour un retraité de moins de 65 ans vivant seul et n'ayant pas d'autres revenus.

A noter toutefois qu’un temps d’adaptation est laissé aux régimes. Des remboursements a posteriori sont donc prévus.A l’avenir, seuls les retraités dépassant durant deux années consécutives le seuil de RFR déterminé, seront assujettis au taux plein de CSG.