Sur les 51 hommes poursuivis pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, un quart affirment avoir eux-mêmes subi des viols dans leur enfance.
Principaux enseignements
Alors qu’en 1999, la police évoquait spontanément à une majorité de Français (53%) un sentiment de confiance, cette proportion chute aujourd’hui à 44%, soit moins de la moitié de la population.
Dans le même temps, le sentiment de sympathie baisse également alors que grimpe l’inquiétude lorsqu’on évoque la police. A noter également que 6% des Français se déclarent hostiles aux forces de l’ordre (même proportion qu’en 1999).
Dans le détail, on observe que la confiance dans la police est surtout l’affaire des plus vieux (50% des 65 ans et plus, contre 36% chez les moins de 35 ans).
Au regard de la proximité politique, on constate que les sympathisants de l’UMP sont particulièrement confiants dans les forces de l’ordre (60%), à l’opposé des partisans d’Europe Ecologie – Les Verts (36%) et du MoDem (30%).
Alors qu’en 1975, date à partir de laquelle la délinquance a fortement progressé en France, 63% des Français estimaient que la police était efficace, ils ne sont aujourd’hui plus que 50% à partager cette opinion, soit une baisse de 13 points en presque quarante ans.
Baisse de confiance
Dans une liste de quatre sentiments que sont la confiance, l'inquiétude, la sympathie et l'hostilité, 44 % des personnes sondées éprouvent spontanément de la confiance pour la police. C'est une perte de 9 points par rapport à 1999, mais cela reste la première impression.
Dans le même temps, le sentiment de sympathie baisse également (20 % ; - 2), tandis que grimpe l'inquiétude (22 % ; + 8) lorsqu'on évoque la police. 6 % des Français se déclarent en outre hostiles aux policiers (la proportion est la même qu'en 1999).
Les femmes (47 %) et les personnes de plus de 65 ans (50 %) gardent une plus grande confiance dans les forces de l'ordre, alors que les jeunes de 18 à 24 ans, davantage ciblés par des contrôles, ressentent deux fois plus d'hostilité que la moyenne (12 %).
Malgré ces changements d'humeur, ce sont les sentiments positifs qui prennent le dessus, puisque le capital confiance et sympathie dont jouit la police atteint encore 64 % chez les Français (contre 75 % en 1999).
Efficacité mitigée
En 1975, 63 % des Français estimaient la police efficace. Ils ne sont plus que 49 % aujourd'hui (selon ce sondage).
Les jeunes sont ceux qui jugent le plus durement la police (seuls 38 % des moins de 35 ans la trouvent efficace, contre 65 % des 65 ans et plus). Au regard de la proximité politique, on observe sans surprise que les partisans de formations "contestataires", comme le Front de gauche (36 %) ou le Front national (34 %), sont ceux qui doutent le plus de l'efficacité de la police, à l'inverse des sympathisants PS (57 %) et UMP (62 %).
Moins honnête et serviable
Pour 67 % des Français, le qualificatif "honnête" correspond plutôt bien à l'image qu'ils ont de la police nationale. Pour 65 %, c'est celui de "serviable" qui colle à la réalité. Alors qu'en1999, les trois quarts des Français (75 %) trouvaient les policiers honnêtes et serviables. L'image des policiers se serait donc visiblement dégradée durant ces 13 dernières années.
Les plus beaux compliments sur l'honnêteté viennent des plus de 65 ans (79 %), et les plus modérés des 18 à 24 ans (51 %).
Cette année, 51 % de la population pense que la police est démotivée (contre 57 % en 1999), 39 % qu'elle abuse de ses pouvoirs (+ 1 %) et 28 % qu'elle est raciste... Aussi, plus de la moitié des jeunes (51%) de 18 à24 ans affirme que la police abuse de ses pouvoirs
Bavures policières
Si l'image globale de la police a donc eu tendance à se dégrader ces dernières années, on constate en revanche, sur la question sensible des bavures, que ce n'est pas la responsabilité des forces de l'ordre qui est d'abord mise en accusation par l'opinion publique. 36 % des Français pensent encore (ils étaient 42 % en 1999) qu'il y a un déficit de formation des policiers.
Mais surtout, 61 % des personnes interrogées (+ 19 points par rapport à 1999) estiment que, "quand on voit comment se comportent certains jeunes, on comprend qu'il y ait des bavures". Manque de respect, insultes, rébellion, guet-apens conduiraient à des dérapages.
Les avis divergent évidemment selon les âges. À cause de l'attitude de certains, les jeunes se retrouvent ici stigmatisés, notamment par les sympathisants de l'UMP (77 %) et du Front national (78 %), alors qu'ils montrent du doigt "les comportements anti-jeunes de certains policiers" pour expliquer les bavures. 29 % des 18-24 ans ont en effet recours à cet argument (38 % des amis du Front de gauche).