EDF de nouveau pointé du doigt ! En février dernier, la Cour des Comptes estimait que les salariés actuels ou retraités avaient trop de privilèges. C'est au tour de François de Rugy de les dénoncer. Le groupe va-t-il les supprimer ?
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La hausse du prix de l’électricité serait-elle causée par les avantages accordés aux salariés ? C’est ce qu’a laissé entendre le ministre de la Transition Écologique, François de Rugy, ce mercredi 29 mai 2019, au micro d’Europe 1.

"Tous les ans, la Cour des comptes dénonce le fait qu'à EDF, les salariés ne paient que 10% du prix de l'électricité", a-t-il d’ailleurs dénoncé. Et d’ajouter : "Peut-être que le PDG d'EDF pourrait changer cela."

Selon lui, l’augmentation de 5,9% des tarifs réglementés de l’électricité au 1er juin est notamment due à la dérive des coûts de production d'EDF ces dernières années, rapporte l’AFP. Il estime que le tarif préférentiel dont bénéficient les salariés d'EDF en fait partie.

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Ce "tarif agent", mis en place en 1946 à la création d'ED F permet aux salariés de l'ancienne entreprise publique de ne payer que 75 à 110 euros par an, alors que le reste de la population débourse en moyenne 750 euros annue l.

Les avantages des salariés d’EDF très contestés : des milliards d’euros en jeu

D’ailleurs, d’après la Cour des Comptes, qui pointait du doigt le 6 février dernier les privilèges démesurés accordés aux employés d’EDF, ce seul avantage énergie atteint une facture globale de 4,7 milliards d’euros !

Cela comprend les abonnements gratuits, les exonérations de taxes et les prix préférentiels pour l’électricité (4% du prix de base) pour les résidences principales et secondaires des personnes en activité et les retraités. Et ce, sans aucun plafond de consommation !

Bien que très contestés, grand nombre de salariés estiment les mériter, rapporte France Info.

La Cour des comptes demande cependant la suppression de ces prérogatives par étape. En réponse, EDF prévoit de faire évoluer son pacte social en dialoguant avec ses salariés.

Les avantages des salariés d’EDF très contestés : des salaires bien plus élevés qu’ailleurs

8% de plus en moyenne.

Tel est le constat de la Cour des comptes après étude de l’ensemble de la politique salariale de l'entreprise publique.

En 2017 par exemple, un cadre de la société gagnait en moyenne 6.717 euros brut par mois. Soit 10% de plus qu’un cadre travaillant chez un concurrent, détaille l’Obs.

En 6 ans, les salaires du groupe énergétique ont progressé davantage que l’inflation : en moyenne 2,67% en 2017, après une hausse de 4,15% en 2016.

Si cela ne pose aucun problème en soi, cette pratique peut semblait incompréhensible lorsque l’entreprise en question connaît "un contexte financier difficile avec des défis majeurs et une libéralisation accrue" rappelle l’Obs.

"EDF a perdu près de 100.000 clients chaque mois en moyenne au cours de l'année 2017, et subit la baisse des prix apparue fin 2015 sur le marché de gros de l'électricité", stipulent les magistrats.

Pour preuve, les recrutements ont considérablement été restreints (1.700 en 2017 contre 4.000 en 2014). "Les baisses d'effectifs engagées à partir de 2015 ont contribué à contenir l'augmentation des dépenses de personnel. Néanmoins, elles n'ont pas été accompagnées par les réformes indispensables de la politique salariale. L'entreprise continue d'offrir des rémunérations élevées et une série d'avantages, sans équivalent, dont bénéficient salariés et anciens salariés, largement déconnectées des performances de l'entreprise."

Les avantages des salariés d’EDF très contestés : des primes conséquentes

Un parc de logements pléthorique et une politique familiale extrêmement avantageuse.

C’est ce que fustige la Cour des Comptes : les "primes pour événements familiaux" sont toujours très élevées. En cas d’union, les salariés bénéficient en effet d’un mois de salaire, et d’un mois et demi de paie pour la naissance du premier enfant. Les naissances suivantes donnent lieu à une prime équivalente à un mois de travail.

"Insérée désormais pleinement dans un environnement concurrentiel et confrontée à la dégradation de sa situation financière, l'entreprise ne peut plus se contenter du statu quo et doit rénover rapidement et en profondeur son système de rémunération."