Communication, adaptabilité, vision d’ensemble ... Le thème astral de François Bayrou nous donne les prévisions des astres pour son début de mandat de Premier ministre. Stanislas Delorme, consultant intuitif,...
"Tout le monde à l'Elysée partage la conviction que le président sera réélu", affirme sans hésiter un conseiller d'Emmanuel Macron, interrogé par Le Point, et dont Gala reprend les propos. "Marine Le Pen ne capitalise sur rien et devient un problème pour son parti. La droite aura un candidat en dessous de 15%, si elle n'en a pas deux", s'amuse encore ce proche du chef de l'Etat, qui de toute évidence, ne doute rien.
Pourtant, malgré toute la confiance - que d'aucun qualifierait peut-être même d'arrogance - dont fait preuve l'homme politique resté anonyme, il reste un sujet pour travailler durablement l'entourage du locataire de l'Elysée. Une question qui maintient éveillés conseillers comme visiteurs du soirs, qui a de quoi angoisser toutes celles et ceux désirant voir l'avènement d'un second mandat d'Emmanuel Macron. Il s'agit ni plus ni moins de "savoir si le président sera en mesure d'être candidat", explique-t-il.
Emmanuel Macron pourra-t-il se représenter ?
Et lui de poursuivre : "Des troubles sociaux suffisamment durables et puissants pourraient compromettre sa candidature. C'est le scénario redouté".
Face à cela, l'entourage du président pense avoir trouvé une solution, des plus originales. Mais pour le politologue Christophe Bouillaud, enseignant-chercheur en sciences-politiques à l'Institut d'Etudes Politique (IEP) de Grenoble, le postulat de base est à revoir. L'idée même que le président de la République ne puisse pas se représenter lui paraît littéralement absurde. "Quoiqu'il arrive, sauf à ce que la France se soulève et décide de renverser l'Elysée, Emmanuel Macron ne sera pas inquiéter. Compte tenu du fonctionnement même de la Vème République, il faudrait une catastrophe dont les ramifications dépassent le strict fonctionnement des institutions pour l'empêcher de briguer à nouveau la présidence. A priori, rien de tel à l'horizon…", estime-t-il pour Planet, visiblement amusé.
François Hollande, pourtant, avait fait le choix de ne pas se représenter. Mais pour l'expert, il n'y a pas matière à penser qu'Emmanuel Macron se retrouve dans une même situation. "N'oublions pas que François Hollande a craqué, mentalement. N'importe qui d'autre à sa place, même en étant aussi impopulaire, se serait probablement représenté. Tout ce qui s'est passé est liée à la faiblesse, qui n'a pas voulu jouer sa chance. Or, en général, les hommes politiques vont jusqu'au bout, même quand il n'y a plus espoir", poursuit Christophe Bouillaud, qui souligne combien la configuration est différente. "Aujourd'hui, le président de la République a tout une série de suiveurs à sauver, un partie qui ne tient plus que par lui… Il a toutes les raisons du monde de continuer", note le spécialiste.
Quelle solution les proches d'Emmanuel Macron ont-ils envisagé ?
Pour pallier le problème qu'ils estiment rencontrer et conjurer le sort, les conseillers du président ont donc beaucoup réfléchi. Mais c'est une voie envisagée par les proches d'un ancien chef de l'Etat - Nicolas Sarkozy - qui trouve des échos dans la presse dorénavant. "L'étiage réel de Macron dans les sondages ne dépasse pas 16%, il risque donc d'avoir de grosses surprises au second tour. Sauf s'il propose un vrai ticket à l'américaine avec Jean Castex, qui resterait à Matignon après 2022. Il aurait la bénédiction des sarkozystes !", lance d'ailleurs l'un d'entre eux, dans les colonnes du Point.
Là encore, pourtant, difficile d'être véritablement convaincu…
"C'est profondément idiot", tranche sans hésiter Christophe Bouillaud, qui poursuit, sans appel : "S'il y a bien une chose qui ne peut pas fonctionner c'est garder la même tête à Matignon". C'est d'autant plus idiot qu'ils incarnent la même ligne", assène-t-il encore. Il insiste, il faut au contraire conserver ce qu'il appelle la "noble incertitude du sport", c'est à dire trouver "de quoi faire rêver son socle électoral". "Expliquer que rien ne va changer, ça ne fait pas sens", estime-t-il, non sans rappeler que "Jean Castex est déjà en train de baisser dans les sondages". "Reste à voir où il en sera en 2022…", glisse-t-il, un tantinet moqueur.
"A mon sens, cette solution illustre avant tout le manque de personnel politique d'Emmanuel Macron. Il n'a personne et sa base politique n'a de cesse de se restreindre. Il n'y a qu'à voir qui occupe aujourd'hui les postes clefs ! A l'écologie, on est passé de Nicolas Hulot à François de Rugy, avant d'avoir Elisabeth Borne puis… Barbara Pompili, qui s'est décrédibilisée presque instantanément", poursuit le spécialiste.
Emmanuel Macron va-t-il vraiment écraser toute concurrence ?
L'autre grosse erreur des conseillers d'Emmanuel Macron, estime Christophe Bouillaud, c'est de penser que le président sera nécessairement réélu. "S'il ne fait presque aucun doute qu'il pourra se présenter à sa propre succession, rien ne permet de penser qu'il écrasera toute concurrence une fois venu le scutin", assène en effet l'enseignant-chercheur. Pour lui, il ne fait aucun doute que l'entourage du chef de l'Etat a "du mal à envisager une potentielle défaite".
"Penser d'Emmanuel Macron qu'il sera forcément réélu, c'est partir du principe que la droite comme la gauche seront incapable de faire l'union autour d'un candidat. Or, rappelons-le : d'ici à l'élection présidentielle, il reste deux ans et - surtout - les élections régionales. La situation n'a rien de statique. Selon les résultats qu'afficheront Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez et Xavier Bertrand, tout pourrait changer du tout au tout", rappelle-t-il d'ailleurs.
"A gauche aussi, on voit des signes d'union potentielle. Jean-Luc Mélenchon accepte de rencontrer d'autres figures politiques, Yannick Jadot descend doucement de son piédestal… Il ne faut pas négliger cette possibilité, même si elle émane davantage de la base militante que des cadres des partis", note encore le chercheur en sciences politiques. "Cette obsession pour 2022 ne me semble pas anodine", poursuit-il ensuite, non sans rappeler l'âge des dirigeants en place. "Ils ont peur des représailles après la, perte du pouvoir. Ils sont encore jeunes", insiste le professeur qui voit là les marques d'un manque de confiance certain, en matière de politique. "Aller chercher des idées aux Etats-Unis, c'est partir en quête d'un modèle parce que l'on en a plu. C'est révélateur", conclut-il.