Déconfinement le 11 mai : la date peut-elle vraiment être repoussée ? AFP
Très attendu, le déconfinement prévu le 11 mai pourrait bien ne pas avoir lieu. En une semaine, tout peut encore changer, a tenu à rappeler le ministre de la Santé Olivier Véran. Le point sur sa mise en garde.
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Le 11 mai est sur toutes les lèvres. Depuis l’annonce de cette date tant attendue, de nombreux Français ne parlent plus que de ça et de ce qu’ils feront à ce moment-là. Après sept semaines de confinement, beaucoup rêvent en effet de pouvoir ressortir plus souvent et sans attestation, de pouvoir reprendre le chemin du travail et aussi celui de tous les commerces. Mais rien n’est encore acquis, a tenu à rappeler le ministre de la Santé. Dans un entretien accordé au Parisien et dévoilé dimanche, Olivier Véran a insisté sur le fait que le 11 mai n’était pas une certitude, mais un objectif dans la réalisation dépend en grande partie du comportement des Français.

Déconfinement le 11 mai : la mise en garde d’Olivier Véran

"Si le confinement est bien respecté jusqu'au bout, le couvercle aura été mis sur la casserole de l'épidémie, et nous pourrons déconfiner progressivement dans les meilleures conditions. Dans le cas contraire, et si le nombre de nouveaux malades devait être trop élevé, la date de lever du confinement pourrait être remise en question et sera appréciée selon les départements", a expliqué le ministre. 

"Les dernières modélisations des scientifiques laissent penser que le confinement pourra être progressivement levé comme prévu le 11 mai, a-t-il poursuivi avant de prévenir : Mais j'alerte en rappelant que tout le scénario construit dépend du respect, jusqu'au dernier moment, du confinement. Nous ne prendrons aucun risque avec la santé des Français".

Le déconfinement le 11 mai sera conditionné par le comportement des Français, mais pas seulement. Découvrez les autres indicateurs que va suivre le gouvernement pour acter ou non la sortie du confinement.

Déconfinement le 11 mai : les autres conditions à remplir

Lors de son discours devant l’Assemblée nationale la semaine dernière, Edouard Philippe a expliqué que déconfinement serait conditionné par l’évolution de l’épidémie dans chaque département, lesquels seront classés par couleur (vert, jaune ou rouge) en fonction de la circulation active du virus, la tension hospitalière sur les capacités en réanimation et enfin, la synthèse de ces deux premiers éléments qui permettra de donner une "note" finale aux départements. Un bilan quotidien est d’ailleurs présenté chaque jour depuis jeudi dernier.

Ainsi, le déconfinement prévu le 11 mai sera non seulement progressif à l’échelle nationale, mais aussi à l’échelle départementale. "Si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai ou nous le ferons plus strictement", a résumé le Premier ministre.

Le relâchement des Français reste le principal facteur qui pourrait conduire à l’annulation du déconfinement le 11 mai. Et pourtant depuis quelques jours, celui-ci est constaté dans plusieurs endroits.

À quelques jours du déconfinement, les Français se relâchent

Depuis l’annonce du déconfinement possible à partir du 11 mai, de nombreux Français se montrent moins rigoureux quant au respect des règles du confinement. "On est à près de 500 PV par jour au lieu de 300 il y a deux semaines. Cela montre un relâchement, a regretté Christian Estrosi, le maire LR de la ville, vendredi 1 er mai au micro d’Europe 1. On va redoubler d'efforts avec les drones, les hélicoptères, les messages... Ce ne sera pas un week-end de confort. J'invite les Niçois à se ressaisir".

Même son de cloche plus au nord. Interrogée par BFM TV, Brigitte Klinkert, la présidente du conseil départemental du Haut-Rhin, a elle aussi constaté "beaucoup plus de circulation". "Ce que je crains aussi ce sont les patients asymptomatiques, ceux qui sortent et qui pensent ne pas avoir le virus mais qui risquent de contaminer les autres, a-t-elle confié. Soyons prudents". Tout aussi inquiet mais également en colère, le maire de Toulouse, Jean-Luc Mondence a profité d’une visioconférence pour rappeler l’importance d’être "rigoureux". "Les Toulousains sont des lézardsdepuis toujours ils sortent quand le soleil est là. Mais le retour de bâton risque d'être cruel", a-t-il ensuite prévenu.