D'ici 2100, la température moyenne dans le nord de la France sera comparable à celle de la région de Montpellier actuellement. La faute au réchauffement climatique.
"Quand le corps à déjà mené une gigantesque bataille, il est difficile d'en entamer une autre", résume sobrement Jean-François Mattéi, ministre de la Santé, de la Famille et des personnes handicapées des gouvernement Raffarin I et II. L'homme politique, qui préside aujourd'hui l'Académie de médecine, a choisi les colonnes du Parisien pour alerter les Françaises et les Français. Une autre épidémie, bien moins exotique que celle qui a nécessité la mise sous cloche du pays des mois durant, pourrait aussi frapper l'Hexagone. Pas moins dangereuse, néanmoins, particulièrement dans les circonstances actuelles. "Vous ne jouez pas la finale de Wimbledon le lendemain de Roland-Garros !", poursuit d'ailleurs l'ancien médecin.
Cette autre pathologie qui inquiète tant les docteurs, ce n'est nulle autre que la traditionnelle grippe. D'autant plus qu'elle présente une série de symptômes (toux, fatigue, fièvre) qui ne sont pas sans rappeler la Covid-19. "C'est là toute la difficulté", explique d'ailleurs le virologue Vincent Enouf, qui exerce à l'Institut Pasteur. Difficile d'identifier avec précision qui souffre de quoi. "S'il est vacciné, il sera plus facile d'éliminer la première option", nuance-t-il.
La grippe tue-t-elle autant que l'épidémie de Covid-19 ?
D'aucuns pensent d'ailleurs que la campagne de vaccination contre la grippe pourrait s'avérer proprement salutaire. Pratiquement indispensable à la lutte contre la propagation du virus. "Non pas que le vaccin contre la grippe protège du Covid", nuance le quotidien régional, "mais il pourrait limiter la cohabitation des maladies, tant redoutée par les soignants".
Et il y a matière à s'inquiéter : entre 2014 et 2015, la grippe a tué quelques 18 300 personnes. Pour rappel, l'épidémie en cours a fait 30 950 morts pour l'heure.
Pourquoi la grippe inquiète-t-elle tant les médecins ?
Plus que la grippe en tant que telle, note Le Parisien, c'est la "cohabitation des maladies" que redoutent les personnels médicaux et paramédicaux. Pourquoi ? D'abord parce que, "le défi majeur est la préservation de nos capacités hospitalières", rappelle le titre de presse. Il s'agit, globalement, d'éviter des embouteillages potentiellement dangereux dans les laboratoires et centre de tests de PCR. Les deux pathologies se ressemblant beaucoup, la grippe pourrait conduire à une sur-affluence néfaste pour les malades.
"Et puis, disons-le, vivre deux épisodes simultanés, Covid et grippe, peut être mortel pour des malades", alerte encore Jean-François Mattéi.
Faut-il s'inquiéter de la campagne de vaccination ?
D'autres, cependant, soulignent les risques que pourrait induire la campagne de vaccination contre la grippe. Cette dernière devrait commencer en octobre 2020.
Pour la Haute autorité de santé, pas de doute, il faut cibler certains types de personnes en vue de protéger les plus vulnérables. Comprendre, les personnes âgées, celles souffrant de maladies chroniques ou d'obésité ainsi que les femmes enceintes. Certains appellent aujourd'hui à une généralisation plus généreuse du processus.
"Attention tout de même. Le risque d'une incitation trop large est de ne pas avoir assez de doses pour vacciner les plus fragiles", affirme pour sa part Carine Wolf-Thal, présidente de l'Ordre des pharmaciens.