"Ainsi va la vie, au revoir" : Alain Cocq, malade incurable, se laisser mourir en direct sur FacebookAFP
Après un dernier repas et un dernier verre d'eau, le fervent militant de la fin de vie "digne", a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi avoir cessé tout traitement. Cette décision survient après un refus de la part d'Emmanuel Macron, auquel il avait demandé le droit de mourir par prescription de sédatifs.
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Alain Cocq a tenu sa promesse. Dans la nuit de vendredi à samedi, il a en effet annoncé, en direct sur Facebook, avoir cessé son traitement, toute alimentation et hydratation.

"Je bois à votre santé une dernière fois. Le chemin de la délivrance commence et, croyez-moi, j’en suis heureux", a-t-il annoncé dans la nuit de vendredi à samedi.

"Je viens de finir mon dernier repas." L’homme de 57 ans, lourdement handicapé et atteint par une maladie incurable, est en grande souffrance. Ces dernières semaines, il avait sollicité Emmanuel Macron afin de pouvoir bénéficier d’une aide active à mourir. La demande ayant été refusée ce jeudi 3 septembre, il a donc décidé de se laisser mourir sur son lit médicalisé, installé à son domicile, à Dijon.

Mort en direct : l’aide active à mourir "n’est aujourd’hui pas permise"

"Parce que je ne me situe pas au-dessus des lois, je ne suis pas en mesure d'accéder à votre demande", a répondu le chef de l’Etat. Et d’ajouter : "Votre souhait est de solliciter une aide active à mourir qui n'est aujourd'hui pas permise dans notre pays."

Dans les faits, la loi Claeys-Léonetti sur la fin de vie, adoptée en 2016, n’autorise la sédation profonde seulement aux personnes dont le pronostic vital est engagé "à court terme". Or, si Alain Cocq, atteint d'une maladie dégénérative très douloureuse et extrêmement rare estime être "en phase finale depuis 34 ans", il lui est impossible de prouver que sa mort est imminente.

D’après Le Figaro, le quinquagénaire a en effet découvert à 23 ans qu'il souffrait d'une "ischémie", un "arrêt ou insuffisance de la circulation du sang dans un tissu ou un organe".

Pour "montrer aux Français ce qu'est l'agonie obligée par la loi Leonetti", il diffusera ainsi sa fin de vie. Selon lui, elle devrait durer "quatre-cinq jours", dès samedi matin au réveil, "en direct sur (sa) page Facebook".

Alain Cocq : il veut provoquer un "électrochoc"

"Alain a déjà été ranimé neuf fois", annonce Sophie Medjeberg, vice-présidente de l'association Handi. "Et à chaque fois avec une nouvelle dégénérescence. Il n'a plus aucun espoir. Il est enfermé dans son corps", ajoute la mandataire du malade, chargée de continuer son combat.

"Alain passe le relais", indique-t-elle. Elle espère que sa mort, diffusée en direct, provoquera un "électrochoc", "afin d'autoriser le suicide assisté comme en Belgique ou en Suisse". Elle l’assure, "huit Français sur dix sont pour le suicide assisté."

Alain Cocq : "Les jours qui m’attendent vont être difficiles"

"Je sais que les jours qui m’attendent vont être très difficiles. Surtout avec la chaleur qui s’annonce [...] Mais, j’ai pris ma décision et je suis serein [...] Vu mon état de santé ça devrait être rapide. C’est ce que je souhaite, je ne suis pas maso non plus", a confié Alain Cocq."Ainsi va la vie, au revoir."

S’il espérait éveiller les consciences en relançant la controverse sur la fin de vie, Facebook a bloqué ce samedi midi la diffusion de la vidéo : "Bien que nous respections sa décision de vouloir attirer l’attention sur cette question complexe, sur la base de conseils d’experts, nous avons pris des mesures pour empêcher la diffusion en direct sur le compte d’Alain, car nos règles ne permettent pas la représentation de tentatives de suicide", a expliqué le réseau social.

Alain Cocq n'abandonne pas son projet pour autant et cherche une alternative pour diffuser sa vidéo.