Voiture en feu à Laon : "Il hurlait, pleurait", se souvient un témoin qui a voulu secourir un des enfants
Deux jours après le terrible accident de voiture qui a coûté la vie à quatre enfants à Laon sur la RN2, un des témoins a raconté ce qu'il s'était passé une trentaine de secondes après le choc. Impuissant face aux flammes, il n'a pu sauver que la conductrice.
Sommaire

Mardi en fin d’après-midi un accident de voiture dramatique a eu lieu dans l’Aisne. Sur la RN2 à hauteur de Laon, un véhicule a d'abord été percuté par un poids-lourd qui arrivait en face de lui avant d’être à son nouveau percuté par un utilitaire qui se trouvait derrière. A son bord se trouvait cinq passagers : une femme de 42 ans et trois enfants âgés entre 10 et 15 ans. L’un d’eux était l’enfant de la conductrice. Tous les trois sont morts avant l’arrivée des secours. Seule la mère de famille pu être secourue. Transportée en hélicoptère à l’hôpital d’Amiens en urgence absolue, elle n’aurait désormais plus son pronostic vital engagé.

Si cette femme a pu être secourue, c’est sans doute grâce à l’intervention de plusieurs témoins qui ont accouru après avoir vu ou entendu le choc entre les véhicules et n’ont pas hésité à s’approcher de sa voiture en proie aux flammes. Agé de 34 ans, Aurélien est l’un d’entre eux et a accepté de confier ce qu’il s’est passé au Parisien. Il était stationné à quelques mètres des lieux du drame lorsqu’il a vu la formation d’un bouchon sur la route. Puis il a entendu le bruit d’une collision entre véhicules. "Tout de suite après, il y a eu un mouvement de panique. J'ai appelé les pompiers avec mon portable. Il était 15h05 exactement", se remémore-t-il avec précision. Puis Adrien a couru en direction du bruit.

Accident de Laon : "Les flammes commençaient à être sur elle"

"La voiture a pris feu très vite. Trente secondes à peine après le choc. Des gens qui avaient des extincteurs dans leurs voitures se sont précipités et ont essayé d'éteindre le feu. Il y avait trois ou quatre extincteurs je pense", poursuit-il avant d’expliquer qu’il a rapidement remarqué la conductrice. D’abord "inconsciente", celle-ci a ensuite repris ses esprits et essayé de brise le pare-brise. Pendant ce temps-là, le feu continuait de se répandre dans la voiture. "Sa portière était complément enfoncée, se souvient l'enseignant Avec un autre homme, j'ai essayé de briser le pare-brise et nous avons réussi à l'extraire. Je lui ai pris le bras gauche et avec l'autre homme nous l'avons sortie. Les flammes commençaient à être sur elle, elle a le dos brûlé et une partie du cuir chevelu je pense".

La quadragénaire a ensuite été prise en charge par les secours. Mais les enfants qui étaient à bord, eux, sont restés prisonniers du véhicule en feu.

Accident de Laon : "Il hurlait, pleurait"

Rapidement après avoir extrait la femme du véhicule, Aurélien et d’autres témoins ont entendu les cris d’un enfant. Assis à l’avant du véhicule, sur le siège passager, "il hurlait, pleurait", raconte l’enseignant. Ne disposant que de leurs mains et de leur courage, les témoins ont vite été freinés par les portières bloquées et surtout, les flammes. "On a essayé de les faire plier par le haut, mais c’était impossible (…) Rapidement, il fallait s’éloigner. On ne pouvait plus approcher de la voiture", lâche-il. "Impuissant" à ce moment-là, Aurélien est encore très choqué par ce qu’il s’est passé. "Qu’est-ce qu’il aurait fallu que je fasse pour les sauver ?", a-t-il demandé à nos confrères, en sanglots.

Quant aux trois autres enfants qui étaient assis à l’arrière, Aurélien se souvient les avoir aperçus.

Accident de Laon : les passagers arrière tués sur le coup ?

Dans les colonnes du Parisien, l’enseignant qui a aidé à secourir la conductrice a indiqué avoir aperçu les passagers arrière. "On voyait qu’il y avait aussi des enfants à l’arrière", a-t-il expliqué, incapable de donner plus de précisions tant "la voiture était enfoncée". Selon lui, le véhicule était tellement endommagé que tous les trois sont certainement "morts sur le coup". Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ce drame. 

Selon les premiers éléments dévoilés par le préfet de l’Aisne, les quatre enfants étaient tous cousins.