Duel de rédac
Il y a du blanc, des installations originales aussi, mais sinon ? Sur le fond, on n'est plutôt pas d'accord. La preuve : tandis que Jérémy qui au bout d'une demi-heure de visite a déjà trouvé refuge sur un rebord de mur pour laisser filer le temps, France aura été en totale contemplation, exploration et séduction, d'un bout à l'autre de l'exposition. Ce qui fait l'ennui de l'un a manifestement fait le bonheur de l'autre...
Point de convergence des critiques : la scénographie justement. "Souvent, dans les expositions, il est interdit de toucher... Ici, on est plus qu'invité à toucher à tout pour découvrir les œuvres. Les voiles omniprésents et la blancheur des installations dégagent de la sensualité et de la douceur", explique France, la graphiste. "Il y a aussi ces bulles percées dans le murs qui rappellent les cellules de la peau et qui escamotent une partie des photographies exposées derrière... Pour les découvrir, on doit se pencher. On devient un peu voyeuriste. On pénètre dans l'intimité de la personne. C'était comme enlever un vêtement pour voir un bout de peau..."
Jérémy n'est pas convaincu. Pour lui, le côté sensuel de l'expo se réduit à... "rien" ! Outre ce fâcheux manquement, la scénographie l'a gêné :"ces minuscules espaces pour entrevoir les toiles, ces trous dans le mur, tout cela fait perdre tout leur sens à certaines œuvres ! C'est comme si on exposait la Joconde à moitié cachée derrière une paroi ! Le parcours manque de recul, on ne peut pas avoir la distance nécessaire par rapport aux œuvres, et je trouve que cela gâchait un peu tout", explique Jérémy. Et puis, rajoute-t-il, "Je n'ai pas du tout eu l'impression de voyager."