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Le ministre de l'Intérieur s'est exprimé mardi pour condamner les récents propos tenus par l'auteur du "Suicide Français" dans le journal italien Corriere della Serra.

Eric Zemmour se retrouve une nouvelle fois au cœur d’une polémique. Après la sortie de son dernier livre Suicide Français et les nombreux clash télés qui ont entouré sa promotion, le polémiste est cette fois-ci visé pour les propos qu’il a tenus lors d’une interview à un journal italien.

"Je sais, c’est irréaliste, mais l'histoire est surprenante"

Au cours d’un entretien accordé le 30 novembre dernier au Corriere della Serra et que Jean-Luc Mélenchon a ensuite relayé sur son blog, Eric Zemmour a estimé que les musulmans "vivent entre eux, dans les banlieues", que "les Français ont été obligés de les quitter". "Cette situation d'un peuple dans le peuple, des musulmans dans le peuple français, nous conduira au chaos et à la guerre civile", a-t-il ajouté, toujours selon les propos rapportés par le journal italien et dont le coprésident du Parti de gauche s’est fait l’écho.

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Au journaliste italien qui lui a ensuite demandé s’il suggérait par là "de faire déporter 5 millions de musulmans français", l’éditorialiste RTL a répondu : "Je sais, c'est irréaliste, mais l'histoire est surprenante. Qui aurait dit en 1940 qu'un million de pieds-noirs, vingt ans plus tard, seraient partis d'Algérie pour revenir en France?".

Des propos condamnés "avec une extrême fermeté"

Je condamne "avec une extrême fermeté", les propos tenus par Eric Zemmour dans un quotidien italien à propos des musulmans de France, a déclaré mardi le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. J’ "affirme (m)on soutien aux musulmans de France odieusement attaqués et appelle tous les républicains à réagir et à manifester leur solidarité (…) La Nation française se définit par le vivre-ensemble, et les musulmans de France, comme les chrétiens, les juifs, les croyants et les incroyants, sont tous ses enfants", a-t-il par ailleurs affirmé.

Face à la polémique qu’a crée son interview en France, le journaliste italien Stefan Montefiori a de son côté décidé de donner sa version des faits. Sur le site du Figaro, il a ainsi reconnu ne pas avoir employé le mot "déportation" lors de son entretien avec Eric Zemmour, mais l’avoir ajouté au moment de retranscrire ses notes. "C'est un emballement médiatique et politique qui ne repose sur rien. Le mot 'déporter' n'a été prononcé ni par moi, ni par le journaliste comme il l'a reconnu très honnêtement", a quant à lui souligné Eric Zemmour. Et celui-ci de dénoncer une "volonté de (lui) nuire".

L’association SOS Racisme a cependant annoncé mardi qu’elle allait porter plainte contre Eric Zemmour notamment pour incitation à la haine raciale.

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