Titan contre Montebourg : la saga des lettres au vitriol continueAFP
Maurice M. Taylor, le PDG de Titan international a envoyé un nouveau courrier à Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif. Une fois encore, il n'a pas mâché ses mots.
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Si Arnaud Montebourg pensait avoir mis fin à la guéguerre qui l’oppose à Maurice M. Taylor grâce à la réponse écrite qu’il lui a récemment envoyée, il s’est trompé. Après avoir reçu un courrier cinglant du ministre du Redressement productif, le PDG du groupe Titan international a en effet décidé de répliquer. Il a lui ainsi adressé une deuxième lettre au vitriol. "L’extrémiste, c’est votre gouvernement", a écrit l’homme d’affaires dans son nouveau courriel.


"La classe politique est déconnectée des vrais problèmes du monde"

"Votre lettre du 20 février montre à quel point la classe politique est déconnectée des vrais problèmes du monde. Vous affirmez que je suis un extrémiste. Je dois avouer que la plupart des hommes d'affaires avisés seraient d'accord pour dire que je suis fou d'avoir eu l'idée de dépenser des millions de dollars pour racheter une usine de pneus en France, et verser certains des salaires les plus élevés au monde", a-t-il ensuite argumenté. Maurice M. Taylor a poursuivi en regrettant : "Votre lettre n'a jamais mentionné pourquoi le gouvernement français n'était pas intervenu pour sauver l'activité agricole de Goodyear. Votre gouvernement a laissé les barjots du syndicat communiste détruire les emplois les mieux rémunérés" du secteur manufacturier en France. Et d’ajouter : "L'extrémiste, Monsieur le Ministre, c'est votre gouvernement et son manque de connaissance sur la façon de bâtir une entreprise. À aucun moment, Titan n'a demandé de baisser les salaires. Nous avons juste dit que si on voulait être payé pour sept heures de travail, il fallait en travailler au moins six".


La réplique de Montebourg
Le PDG de Titan international a créé un véritable scandale en envoyant une lettre cinglante au ministre pour lui expliquer les raisons pour lesquelles il n’a pas repris l’usine de pneus Goodyear d’Amiens-nord. Rendue publique par Les Echos, la missive qualifiait les employés de l’usine de "soi-disant ouvriers" qui travaillent "trois heures par jour". Piqué, Arnaud Montebourg avait alors décidé de lui répondre dans la foulée. Dénonçant des propos "extrémistes" et "insultants", le ministre avait même promis à Titan que les douanes françaises allaient redoubler de vigilance à l’égard des pneus qu’il importe.