Alors que la garde à vue du propriétaire d'une tigresse abattue ce vendredi soir à Paris a été levée, les accusations des associations de protection des animaux fusent. Retour sur les faits.

Vendredi 24 novembre, peu avant 18h00, le cirque Bormann Moreno est installé non loin de la capitale, près du XVe arrondissement. En quelques minutes, le quartier du pont du Garigliano se transforme en jungle urbaine. La scène, filmée et photographiée par les riverains, est surréaliste.

Une tigresse d'un an et demi répondant au nom de Mévy vient de s'échapper de son enclos. Après avoir semé la panique dans le XVe arrondissement, l'animal de 200 kilos est finalement abattu par son propriétaire au moyen d'un fusil à pompe.

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Un maillon cassé ?

Techniquement, les enclos des fauves sont fermés par des chaînes, elles-même clôturées au moyen de cadenas. Mais selon les propriétaires du cirque, un maillon aurait été cassé. Dans les colonnes du Parisien, Alexandra Bormann soupçonne même "un acte de malveillance" et compte bien porter plainte contre X.Pourquoi l'avoir abattu ?

De retour sur les lieux, Eric Bormann se justifie. Il a tout simplement suivi la réglementation. "La tigresse est partie. J'ai essayé de la canaliser, elle s'est un petit peu affolée"... "Il a fallu que je prenne une décision rapide... Ça fait partie du protocole... Il fallait abattre l'animal... "pour la sécurité du public".

Tout le monde crie au scandale

Le fait est que quantité de personnes s'insurgent aujourd'hui et regrettent que Mévy n'ait pas pu être endormie. Sauf que l'article 16 de l'arrêté du 18 mars 2011 qui fixe les conditions de détention d'animaux non domestiques se révèle parfaitement clair sur cette question : l'abattage ne peut intervenir "qu'en cas d'urgence et s'il est de nature à éviter une blessure ou à sauver une vie humaine". 

Un incident qui, une fois n'est pas coutume, relance le débat en ce qui concerne la présence d'animaux sauvages dans les cirques. "C'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de victimes humaines cette fois, il faut réagir immédiatement et bannir cette exploitation de l'animal sauvage réduit à l'esclavage", a déclaré la Fondation Brigitte Bardot dans un communiqué. Même son du cloche du côté de la SPA, ou encore de 30 millions d'amis.

L'enquête est ouverte

Au lendemain des faits, une enquête a été ouverte au commissariat du XVe arrondissement de Paris afin de déterminer si mise en danger de la vie d'autrui il y a eu. Une autopsie du corps de l'animal devrait, par ailleurs, prochainement avoir lieu. Quant au propriétaire, libre désormais, celui-ci devrait être de nouveau entendu. Le cirque Bormann Moreno était sur le point d'ouvrir ses portes début décembre.