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Les lieux hantés sont-ils forcément synonymes de fantômes ? Les murs ont-ils la mémoire des émotions ? Auteur d' "Enquête sur la France mystérieuse", David Galley répond à ces questions qui peinent à trouver des réponses.

Planet : Croyez-vous aux phénomènes paranormaux ?David Galley* : "Je n’aime pas trop ce terme. Einstein disait que notre conscience vit dans une sorte d’illusion d’optique. En quelque sorte, qu’il existe une autre réalité mais que nous ne la percevons pas, ne la voyons pas. Je pense aussi que la plupart de ces phénomènes étranges s’expliquent naturellement. Mais notre culture a tendance à faire que nous ne cherchons pas. Prenez l’exemple de la Dame Blanche : dès que vous voyez une silhouette blanche sur un bord de route, vous pensez à elle. Et pourtant, il pourrait aussi s’agir d’un phénomène naturel.

Il y a aussi la vallée d’Hessdalen en Norvège. Dans les années 1980-1990, des boules de feu ont commencé à être vues dans le ciel. Elles apparaissent et disparaissent comme si elles répondaient à une intelligence. Parfois, elles atterrissent même près des maisons, près des gens, et laissent des traces dans la neige. Les scientifiques sont parvenus à les détecter avec leurs radars même quand on ne les voit pas. Ils ont également découvert qu’une boule de lumière contenait à elle seule la production énergétique annuelle d’une centrale nucléaire ! C’est énorme ! Et pour le moment, personne n’est capable de dire avec certitude d’où elles viennent. Personnellement, je pense qu’elles résultent d’un phénomène naturel mais, après tout, elles pourraient aussi très bien venir d’une civilisation inconnue. Planet : Pensez-vous que certaines informations ou vérités liés à ces sujets nous soient volontairement cachées ?David Galley : Je ne pense pas qu’il y ait un véritable complot fomenté par des scientifiques et les autorités. En revanche, et là je divague sans doute un peu, je ne peux pas m’empêcher d’imaginer que si des équipes de chercheurs sont parvenues à découvrir une technique capable de faire contenir dans un canette de soda l’électricité nécessaire à l’alimentation d’une ville pendant un an, ils n’ont rien dit. Imaginez si cette découverte tombait ensuite entre de mauvaises mains : avec plusieurs centaines de ces canettes, quelqu’un pourrait faire sauter la Terre. Aussi, je pense que si jamais des chercheurs ont fait une telle découverte, ils l’ont gardée pour eux, non pas pour nous laisser volontairement dans l’ignorance mais pour nous protéger d’une quelconque dérive. Aujourd’hui on a besoin d’une citerne pour envoyer une canette de soda dans l’espace. Avec leur découverte, on aurait seulement besoin d’une canette pour envoyer une citerne dans l’espace… Planet : Quand des gens disent ressentir une ‘présence’ dans un lieu hanté, de quoi s’agit-il ?David Galley : Il s’agit dans bien des cas de phénomènes dus à la présence d’eau en-dessous du lieu hanté, notamment quand il s’agit de vieilles demeures. Il peut aussi s’agir de bruits dus à l’âge de la bâtisse comme des craquements ou encore d’animaux, particulièrement si le lieu se trouve près d’une forêt. Hanté ne veut pas forcément dire qu’il y a des fantômes mais plutôt que dans ce lieux se déroulent des évènements que l’on ne parvient à expliquer.

Des gens disent parfois avoir entendu comme des rires d’enfants ou la respiration de quelqu’un. Je ne pense pas qu’il s’agisse de fantôme. D’après moi, il y a deux hypothèses : on leur en a parlé avant, leur cerveau s’est mis en ‘alerte’ et a ensuite associé chaque bruit à un danger. Le cerveau a alors fait une interprétation d’un bruit ‘normal’. La deuxième hypothèse, moins rassurante, consiste à penser que le bruit entendu était bien réel… Et là, je n’en sais pas plus.  Mais n’oublions pas que l’on n’a jamais entendu dire qu’un fantôme avait tué un être humain.

Il y a aussi des sensations qui peuvent être ressenties par des personnes plus sensibles. J’en ai fait l’expérience avec des médiums. J’en ai fait venir plusieurs sur des lieux hantés. Je ne leur ai rien dit avant. Pour qu’ils ne devinent pas où je les emmenais, je les ai même fait venir en train à une gare et leur ai ensuite fait faire une centaine de kilomètres en voiture. L’une d’entre eux m’a stupéfait lorsqu’une fois arrivé dans une grande demeure elle m’a dit ressentir de la souffrance et entendre parler allemand. Le propriétaire des lieux nous a confirmé que la vaste maison avait servi d’hôpital aux allemands pendant la Première Guerre mondiale. Ensuite, la médium a dit voir une voiture tirée par des cheveaux avec à l’intérieur une femme noire entourée de fleurs et de légumes. Là, le propriétaire était formel : à sa connaissance, aucune femme noire n’y avait vécu. Mais alors que la maison était à sa famille depuis près de 150 ans, il s’est renseigné et a découvert qu’une Antillaise y avait effectivement vécu quelques mois et qu’elle se plaisait à aller faire les courses au marché pour soigner son mal du pays.  Planet : Pensez-vous que les lieux qui ont été le théâtre de beaucoup de malheurs continueront toujours de ‘renfermer’ de mauvaises émotions, sensations ?David Galley : Non, et heureusement ! Prenez la place de la Bastille ou les catacombes de Paris. Le premier a été le théâtre de carnages, le second abrite des squelettes. De nombreux immeuble ont ensuite été construits au-dessus et aucun phénomène étrange ne s’y est déroulé. Les grandes villes ont souvent été le théâtre de sombres et sanglantes histoires et c’est pourtant là que l’on recense le moins de phénomènes étranges. La plupart du temps, ils sont enregistrés dans des lieux isolés. Planet : Au cours de vos recherches, y-a-t-il un lieu qui vous a particulièrement marqué ?David Gallay : Sans hésitation, le château de Fougeret ! Plusieurs personnes disent y avoir vu des objets bougés, avoir été tirées par les pieds alors qu’elles étaient couchées ou encore, avoir senti une présence. J’ai donc voulu y passer une nuit, tout seul à l’intérieur. J’ai finalement quitté les lieux à 1h30 du matin après avoir entendu un fracas. Ça a été la goutte d’eau. Avant ce gros bruit, j’ai entendu comme des pas lourds, très lourds, au-dessus de ma tête et j’ai même été poussé. A ce moment-là, j’étais adossé à un mur et j’ai senti comme un pouce sur mon omoplate qui me poussait vers l’avant. Grâce aux caméras et aux magnétophones que j’avais placés dans certaines pièces, j’ai ensuite pu identifier l’origine du fracas : il s’agissait d’un tableau tombé du mur. La propriétaire m’avait prévenu avant que l’entité présente dans les lieux n’aimait pas cette toile et qu’elle la décrochait à chaque fois. Aussi, je lui avait demandé de l’accrocher à nouveau pour voir ce qui allait se passer la nuit. On peut bien évidemment penser que c’est le hasard mais je trouve quand même surprenant que sur la quantité de tableaux accrochés dans ce château, ce soit toujours le même qui tombe…"

*David Galley est l'auteur d'Enquête sur la France mystérieuse (éd. De L'Opportun)

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