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Victime d'une importante crise financière, la Grèce a beaucoup fait parler d'elle ces dernières semaines. L'occasion de faire le point sur les idées reçues qui circulent sur la Toile.

Ce vendredi, Athènes a accepté la majorité des mesures proposées par ses créanciers et s’est engagée à rembourser l’intégralité de ses dettes. Depuis, les négociations ont repris de plus belle et les débats s’enchaînent. À la une de l'actualité depuis plusieurs semaines, les Grecs font parfois l'objet de présentations parfois peu flatteuses. À cette occasion, retour sur les quelques idées reçues relatives à la crise de la dette grecque.

Les Grecs sont fainéants

"Le problème auquel est confrontée la Grèce aujourd’hui, c’est qu’on ne travaille pas assez", a déclaré Nicolas Sarkozy au JT de 20 heures de TF1, mercredi dernier. Pourtant, cette idée reçue est loin d’être juste. D’après le quotidien Le Monde, les statistiques fournies par l’OCDE démontrent au contraire que les Grecs ont travaillé en moyenne plus de 2 042 heures par tête, du 1er janvier au 31 décembre. À l’inverse, et ce dans tous les pays membres de l’OCDE, la moyenne pour 2014 par travailleur atteint environ 1 770 heures. Autrement dit, nous sommes loin du compte.

Les Grecs dépensent l’argent des Européens

Cette idée reçue est en partie vraie. En 2009, tandis qu’elle subissait un important déficit économique, la Grèce s’est tournée vers l’Union Européenne afin de bénéficier d’une aide financière. La France détient par exemple aujourd’hui près de 60 milliards d’euros de dette grecque. Néanmoins, certains États européens ont en plus prêté de l’argent au pays, en effectuant eux-mêmes des emprunts sur les marchés, ce qui explique que l’argent fourni à la Grèce n’appartient pas seulement aux Européens.

La Grèce n’a pas sa place dans la zone euro

"La Grèce n’aurait jamais dû entrer dans l’euro !". Voilà une phrase que nous avons souvent entendue. Pourtant, il ne faut pas oublier que la Grèce n’a pas toujours subi de crise économique. Au début des années 2000, le pays a en effet connu un recul significatif de son déficit, bien qu’il ne soit pas visible sur le long-terme. La véritable crise grecque n’est quant à elle apparue qu’en 2009, avec l’arrivée au pouvoir des socialistes du PASOK. Ce n’est qu’à cette date que la Grèce découvre que les comptes sont en réalité faussés depuis des années.

Le gouvernement grec ne fait aucun effort

Les Grecs se complairaient-ils dans leur situation ? C’est ce que pensent bon nombre de personnes. Et pourtant, pas moins de huit plans d’austérité ont été mis en place depuis 2010. Au programme : hausse de la TVA, des impôts, gel puis baisse des retraites, etc. Des mesures parfois sévères et contraignantes pour les populations, forcées de se plier aux règles.

La société grecque est corrompue

Le niveau de fraudes pratiquées en Grèce est lui aussi au cœur des débats. Une fois encore, cet argument est infondé puisque selon le classement de Transparency International, la Grèce se classe à la 69e place des pays les plus corrompus sur 175. À ses côtés ? L’Italie, la Bulgarie et la Roumanie, également membres de l’Union Européenne.

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