Mort de l'écrivain Michel Tournier, prix Goncourt en 1970 ©AFPAFP
L'auteur de "Vendredi ou la vie sauvage" est mort lundi 18 janvier à l'âge de 91 ans. Il s'est éteint chez lui à Choisel, entouré de sa famille et ses proches.
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Michel Tournier, une des plus grande figure de la litérautre française de la seconde moitié du XXe siècle, est mort lundi 18 novembre. Agé de 91 ans, il est décédé vers 19heures auprès de ses proches et sa famille chez lui à Choisel (Yvelines) a précisé Laurent Feliculis, son filleul que l'écrivain considérait comme son fils adoptif.

Michel Tournier vivait dans le presbytère du village depuis plus de 50 ans mais depuis trois mois "il ne pouvait plus rester tout seul" a déclaré l'adjoint au maire de Choisel, Frédéric Julhes. "On vivait 24 heures sur 24 avec lui", a-t-il ajouté. Laurent Feliculis a précisé que "dans les derniers temps, il ne voulait plus se battre, c'était la vieillesse".

Son premier succès littéraire s'est vendu à sept millions d'exemplaires 

Michel Tournier est né à Paris le 19 décembre 1924. Dans une famille érudite de culture allemande et catholique. Mais sa carrière débutera tardivement. En 1960, il décide de s'installer dans le presbytère de Choisel pour écrire. Son premier livre Vendredi ou Les limbes du Pacifique est publié chez Gallimard en 1967. Il y reprend le mythe de Robinson Crusoé. La même année, son livre est  récompensé par le grand prix du roman de l'Académie française. A 43 ans, Michel Tournier connaît son premier succès et en 1971, il adapte son livre pour les enfants sous le titre de Vendredi ou la vie sauvage. Un ouvrage qui sera vendu à sept millions d'exemplaires et traduit en trente-cinq langues.

En 1970 il obtient le prestigieux prix Goncourt grâce à son second roman, Le Roi des Aulnes dans lequel il emprunte un nouveau mythe. Celui de l'ogre dans la Seconde Guerre mondiale. Dans cette reprise de Goethe, il raconte l'histoire d'un orgre qui consomme de la chair humaine, séduit la jeunesse et la plonge dans la guerre. Deux ans plus tard il rejoint l'académie Congourt et devient membre du comité de lecture de Gallimard. En 1975, il publie son troisième grand ouvrage Les Météores. Un troisième mythe où il écrit sa fascination pour la gémellité. L'auteur passionné de photographie et écrivain pour enfants, est élu en 1979 "écrivain de la décennie" par la presse littéraire française. 

De nombreux hommages

Dès l'annonce de sa mort, les hommages se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Les personnalité de la littérature mais aussi de nombreux anonymes ont livré leur émotion suite à la mort de celui qui avait obtenu le prix Goncourt en 1970. Fleur Pellerin, la ministre de la Culture lui a rendu hommage en postant sur compte Twitter "« À nos coeurs rendus malades par le temps, l'oeuvre d'art apporte un peu d'éternité». Merci Michel #Tournier pour ce morceau d'éternité #rip".

Bernard Pivot a également partagé son émotion en inscrivant : "Michel Tournier a rejoint ce soir les grands noms de l'histoire et des mythes dont il a été le génial romancier." De son côté, le Premier ministre Manuel Valls a twitté dans la soirée : "Son oeuvre vivra" et a rendu hommage au "conteur hors pair" qu'il était.

Dans la soirée, François Hollande a également tenu à saluer "l'immense talent d'un grand écrivain" et a déclaré dans la soirée : "Michel Tournier était un grand écrivain, un écrivain européen, dont l'oeuvre a traversé le XXe siècle et marqué l'histoire de la littérature." Avant d'ajouter : "Entre réalisme et magie, ses oeuvres ont marqué toute une génération de Français et d'Européens, amoureux comme lui des lettres, de l'Histoire, de l'aventure, de la nature et de notre continent. Il cherchait toujours à réconcilier les idées et le réel".